
A propos de Pâtàfran'
Le site www.patafran.com nait de la rencontre entre deux passions : celle du chocolat et celle des mots. L’apprentissage - exigeant - de la dégustation se conjugue avec la volonté du bien écrire. Un très beau voyage dans le délicieux monde des pâtes à tartiner sucrées et du chocolat sous toutes ses autres formes...
Billets d'humeur -
Pour tous les vrais amoureux du chocolat, qui en connaissent les qualités mais aussi les petites faiblesses, une question existentielle se pose en ce moment. Comment, mais fichtre, comment faire pour préserver de ces températures extrêmes ces précieuses tablettes de chocolat, souvent artisanales, souvent conçues avec passion et exigence, lesquelles attendent patiemment d’être dégustées ? Constatant avec appréhension la montée rapide du mercure au thermomètre à l’intérieur de chez soi, on hésite, on tergiverse, on se dit « bon, faisons comme les précédentes années » (c’est à dire ne faisons rien, ce qui a eu des conséquences pour certains produits) puis on se dit « bon, est-ce que l’on suit les conseils de certaines maisons, lesquelles parlent de conserver les chocolats dans la partie inférieure du réfrigérateur, dans des boîtes hermétiques, voire dans du film alimentaire, voire dans un sac isotherme ? » (là, pourquoi pas mais encore faut-il avoir la contenance suffisante et ce n’est pas gagné dans tous les foyers) et puis on continue de voir grimper la température ambiante de son logement et l’angoisse monte parallèlement (parce que désormais, on a quand même acquis une certaine expertise question chocolat et là, il serait frustrant, pour soi et pour les retours à faire aux artisans, de ne plus rien pouvoir en tirer, comme s’il s’agissait de vulgaires chocolats pas bons). Alors l’angoisse gagne encore plus et on passe du placard où sont sagement rangées les tablettes au réfrigérateur tout en faisant fonctionner du mieux qu’on peut ses méninges (vu la température ambiante c’est pas gagné) et finalement, lorsque le cap des 26 degrés en intérieur est dépassé, on arrête de réfléchir et on y va. C’est à dire ?Et bien, toutes les tablettes, toujours dans leurs beaux étuis respectifs, sont entassées avec minutie dans une boîte hermétique pour les unes, dans un grand sac isotherme de grand chef pour les autres puis introduites dans le réfrigérateur, que l’on referme aussi vite pour éviter de regretter et on ne regrette pas.Sauf que, dans la nuit, on se réveille en sursaut (certes, il fait très chaud, certes on dort très mal) parce qu’on se dit qu’on n’a jamais fait cela avant et que les tablettes ne vont peut-être pas supporter non plus ce choc thermique là, censé les préserver. Et d’ailleurs, comment faire ensuite pour un retour à une température ambiante acceptable si on sort une tablette d’un frigo à une température de 7°C pour un logement où il fait encore 23 ou 24°C . L’horreur côté remontée des matières grasses ou blanchiment…on se rendort, on se lève très tôt le matin (il faut aller bosser) et on laisse tomber pour cette matinée, tant pis on verra bien. Sauf que dans la matinée on a des images de tablettes dégradées qui ne retrouveront jamais leurs textures d’origine, qui auront perdu du goût, voire qui seront immangeables. Alors quand on rentre chez soi, de nouveau, on réfléchit, on passe du placard vide jusqu’au frigo, on ouvre quelques secondes la boîte hermétique et le sac isotherme, les petites tablettes ont l’air de bien supporter mais bon, à la chaleur ca va donner quoi, et puis on le referme et l’angoisse monte encore d’un cran. Que faire ? On regrette d’avoir choisi cette solution qu’on n’avait jamais choisie les années d’avant et on ne regrette pas non plus car c’est une expérience concrète pour laquelle il faut aller jusqu’au bout. Voir ce qu’il se passera et au mieux, on les dégustera telles qu’elles se présenteront et au pire, et ben… Les erreurs permettent de gagner en maturité et forgent les caractères. Une deuxième nuit se passe (horrible vu la chaleur et horrible vu le drame qui se joue au réfrigérateur). On se lève, on regarde mais on ne veut plus regarder, on part travailler, tant pis, de toute façon, si mal est fait, mal est fait. Et là, déclic obsessionnel. L’arrivée au travail et l’estomac noué par les maltraitances infligées à ce si délicieux chocolat artisanal qui n’a rien fait pour mériter un tel sort. Voilà la solution : la cave à chocolat (en plus, c’est bientôt l’anniversaire des papilles amoureuses du chocolat). Et voila. Plutôt que de se mettre au travail, on se met en quête de la cave à chocolat idéale (avec toutes ces questions néanmoins : si jamais on en fait l’acquisition, n’est-ce pas trop tard pour les tablettes présentement au réfrigérateur?). On chasse immédiatement cette pensée de son cerveau ramolli et on… finit par trouver le modèle idéal, le petit modèle que tout le monde peut avoir chez soi.Oui mais bon. Est-ce bien raisonnable finalement, dans un studio, de s’encombrer d’une cave juste parce que, quelques semaines par an, les tablettes doivent affronter vents et tempêtes climatiques ? Une cave à chocolats ou pas : telle est la question en ce vendredi 13 juin.
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Aimez le chocolat à fond, sans complexe ni fausse honte, car rappelez-vous : "sans un grain de folie, il n'est point d'homme raisonnable".
François de La Rochefoucauld
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