


Fèves de cacao, sucre, beurre de cacao
11 août 2025 :
Ces deux-là, amis et associés, à savoir Cyril Pouil et Ronan Lagadec, tirent de la fierté à poursuivre la belle histoire d’amour créée entre le Pays Basque, Bayonne et le chocolat depuis le XVIème siècle.
Néanmoins, et ne serait-que parce qu’ils font appel à des intermédiaires et sourceurs spécialisés pour dénicher les fèves sur le terrain, fèves qu’ils importeront ensuite et travailleront dans leur atelier, pour la plus grande joie des gourmands et gourmets à l’affût de leurs gestes « en live », la maison ne répond pas à 100 % aux codes et exigences du vrai bean-to-bar.
Il n’empêche : l’accueil est chaleureux ; les packagings, quelles que soient les gammes, sont ultra léchés et attractifs par leur aspect naturel et leur graphisme épuré choisi ; les étiquettes de ces tablettes « Origine » mentionnent le pays de provenance des fèves. Sans aller jusqu’à mentionner la région, le terroir ou les producteurs, il suffit de se rendre sur le site de la maison pour disposer d’informations supplémentaires sur les variétés utilisées et d’indications facilitant les ressentis gustatifs.
La tablette Chocolat noir Indonésie est classique dans son format, son moule est graphique. Elle est agrémentée de la signature de la maison en relief. Son épaisseur qui la rendrait presque utilisable comme tablette pâtissière (mais qui est surtout très gourmande). Ferme à la prise en main, elle arbore une robe d’un joli ténébreux, pour une surface mate et soyeuse qui ne semble pas avoir trop souffert des épisodes caniculaires et de son passage en milieu réfrigéré protégé. Son parfum est subtil et racé, un mélange de nuances acidulées et fruitées, lesquelles sont sublimées par l’odeur d’un cacao plutôt corsé. Les barres et carrés se cassent avec franchise et netteté et produisent ce petit son réjouissant qui attise l’appétit. Ils croquent sous les dents, il y a une véritable mâche, générée par l’épaisseur de la tablette. Des amalgames se forment sur la langue puis viennent coller au palais avant de fondre, pour libérer alors des arômes très peu sucrés, élégants, proches de ceux d’un fruit jaune en arrière-bouche.
La puissance du cacao (à teneur de 76%) prend tout son sens en longueur et en effet rétro-olfactif.