Spread Base 74 % [Sucre, Huile de graines (Canada), Huile de Palme (Malaisie, Indonésie, Philippines), Farine de Soja 12.63% (Soja : Chine), Lait entier en poudre, Lait écrémé en poudre], Boulettes de riz gluant 21% [Farine de riz gluant 34.2% (Riz gluant : Corée), Sucre, Sirop, Fécule de maïs (Maïs : Russie), D-Solution de sorbitol], Huile de graines (Australie)
3 novembre 2019 :
Aventuriers, curieux de tous bords, cette expérience est faite pour vous ! Et ce n’est pas forcément celle à laquelle vous pensez…
Le nez est le premier à se faire totalement surprendre : il est happé par un parfum de grillé puissant, d’abord déstabilisant puis agréable.
Les yeux sont, de leur côté, plutôt attendris et séduits par cette couleur, claire, crémeuse, proche de l’écru, ainsi que par la surface mate, lisse, régulière d’une pâte qui fait que l’on éprouve, par avance, une certaine forme de regret de devoir troubler sa sérénité.
Une quiétude immédiatement chamboulée, pour le tactile, par ce qu’on croyait bain de velours et qui se révèle en fait texture durcie, compacte, sèche, au point même de s’effriter et de s’émietter sitôt caressée par la petite cuillère. Problème de conservation ? Problème de résistance à de brutaux écarts de température durant le transport depuis la Corée jusqu’à votre table ? En tous les cas, pour la tartine, c’est carrément raté. Il faut de la poigne pour pouvoir extorquer une lichette de la pâte. Il faut aussi des mâchoires et des zygomatiques entraînées pour gérer cette sensation, plutôt inhabituelle, de mâchouiller du chewing-gum et de mordiller de petits morceaux mous et gélatineux.
Passée l’étape d’un masticage énergique (mais non furieux), la pâte, fondue mais encore épaisse, pose enfin son empreinte gustative. Les papilles accueillent avec satisfaction la note végétale du soja, doublée d’une note torréfiée conséquente, triplée par une note lactée et sucrée venu du mixage de la pâte avec le fameux riz gluant coréen, le dessert traditionnel du pays. L’équilibre grillé-sucré est doux et séducteur.
Ceux qui éprouveraient une certaine frustration – justifiée – à ne pouvoir tester les saveurs sucrées-salées de la pâte sur une tartine sont invités, pour en tirer de l’onctuosité et de la souplesse, à faire preuve d’imagination pour en tirer de l’onctuosité et de la souplesse.
Et pour ceux qui sont à cours d’idée, n’hésitez pas à lire la suite (attention, âmes sensibles s’abstenir) :
- Passez le pot quelques secondes, sans son couvercle, au micro-ondes : cela suffira à embaumer votre environnement d’une délicieuse odeur mais ce sera insuffisant pour amollir la pâte ;
- Passez le pot un peu plus d’une minute au micro-ondes (mais pas plus, sinon vous êtes bon pour une explosion de molécules et de particules dans votre appareil, âmes sensibles s’abstenir) : la pâte gonfle, gonfle, au point de se transformer sous vos yeux en un chamallow de couleur rousse, qui déborde du pot et qui retombe immédiatement, élastique et filandreux, comme un soufflé.
Pas forcément très ragoutant mais tellement jouissif que de plonger sa cuillère dans un cœur de pâte en fusion : une potion infernale qui gargouille et qui fait plein de bulles qui éclatent, qu’on peut tartiner ! La crème de soja chaude et rôtie, c’est super bon ! Addictif même.
Et c’est bien là que le bât blesse. Parce qu’à moins de vous empiffrer et de finir le pot, la pâte refroidit vite. En refroidissant elle se fige, forme des agglomérats peu engageants, à la couleur indistincte elle se durcit encore plus qu’elle ne l’était initialement. Il ne vous reste plus, pour la prochaine séance de dégustation, qu’à la réchauffer à nouveau.
Jouer les apprentis-sorciers et les savants-fous, ça peut-être aussi un vrai massacre.
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