Congo basse ??? (au mot à mot c'est écrit "Congo-Eau-Base"…) 50% {Sucre, Huile de graines (Canada), Huile de palme (Malaisie, Indonésie, Philippines), Farine de Soja 12.63% (Soja: Chine), Lait entier en poudre}, Spread Base D {Sucre, Huile de graines (Canada), Huile de palme (Indonésie, Philippines), Lait entier en poudre, Lait écrémé en poudre, Émulsifiant}, Boulettes de riz gluant 12.5% {Farine de riz gluant 34.2% (Riz gluant / Corée), Sucre, Sirop, Fécule de maïs (Maïs / Russie), D-Solution de sorbitol}, Poudre d'armoise 6.5% (Corée), Huile de graines
Allergènes : lait, soja et huile de blé
18 septembre 2019 :
Le TTEOK s’invite dans la pâte !
Les pâtes à tartiner coréennes sont une source renouvelée d’étonnement sur le plan sensitif. Au regard, au toucher, en texture, en consistance et en saveurs, elles ne présentent que peu de points communs avec les pâtes à l’occidentale.
Leur découverte nécessite des règles de jeu bien précises. Une ouverture d’esprit, ce qui en général ne pose pas de problème à un gourmand et encore moins au gourmand doublé d’un gourmet. Flirter avec l’inconnu culinaire est excitant. Ensuite, s’astreindre à découvrir à l’aveugle, c’est-à-dire sans tenter de tirer de l’étiquette un quelconque indice, un repère qui permettrait d’assurer ses arrières. Pour cette exigence, la marque BALLAZ n’est disponible en France que sur importation et les étiquettes de ses produits sont conçues avec les idéogrammes coréens. Très esthétiques, très jolis à regarder, mais carrément incompréhensibles. Et inutile d’aller chercher sur le net des sites où les ingrédients seraient traduits car ce n’est pas le cas.
Alors, cette pâte à tartiner là, elle marque avec grande insistance sa différence, d’entrée de jeu. Sa couleur vert sapin (ou vert d’épinard, ou vert de haricot vert) intrigue. Le nez, de son côté, est le grand laissé pour compte de l’avant-dégustation : aucun parfum ne s’élève du pot sitôt ouvert. Le nez se rattrapera ensuite : dès que la pâte commencera à manquer dans le pot, certaines effluves douçâtres caresseront les narines…
La surface de la pâte est lisse et moirée. Ses reflets sont satinés et doux. La pâte semble crémeuse mais sa texture est très dense, pour ne pas dire solidifiée, figée, rigide. Une véritable lutte s’engage entre la petite cuillère et la pâte pour que celle-ci cède enfin et se révèle alors imperceptiblement gélifiée et surtout… gluante : elle colle à la cuillère et se montre féroce dans l’exercice de la tartine. Option à abandonner. Madame se découvre à la petite cuillère, en tête à tête. Sa résistance attise les papilles, ce d’autant plus lorsque la petite cuillère croise dans son effort de forage de minuscules et irrégulières boulettes de couleur blanche, qu’on devine être… du riz ?
Autant d’esbroufe pour si peu, malheureusement : depuis l’accroche en bouche jusqu’à l’arrière-palais et la longueur de bouche, une seule dominante, une saveur très proche de celle du lait concentré. Cet arôme généreux et maternel jette un grand bain de douceur sur ces boulettes de riz qui sont dures sous les dents puis, très vite, gluantes et collantes : du riz gluant donc ? L’association entre le lait sucré et ce riz gluant créé un arôme unique en fin de bouche par une très imperceptible pointe salée. Unique certes mais néanmoins bien fade et décevant au regard des attentes créées par cette pâte à tartiner visuellement… !
Il est temps de confronter les sensations à une étiquette traduite (mais oui) par une experte qui ne se reconnaîtra pas…
Les papilles sortent, en fait, d’un voyage qui les a conduit au cœur même de la pâtisserie traditionnelle coréenne : le cake (ou gâteau) au riz gluant, le fameux tteok, auquel a été rajouté de l’armoise, ce qui explique cette couleur verte donc.