Noisettes* 40%, chocolat au lait (cacao min. 42% : sucre, masse de cacao, beurre de cacao, lait en poudre, lécithine de tournesol, extrait naturel de vanille), sucre brut de canne*, huile de tournesol*, poudre de cacao*
*ingrédients issus de la production biologique
Traces éventuelles de lait, fruits à coque, sésame, arachide
23 août 2024 :
Créer une passerelle entre le planteur de cacao et l’amateur du produit fini, le chocolat. Tel est l’objectif premier d’un Suisse, Fabien, ancien ingénieur agro-alimentaire impliqué dans le programme de développement durable de l’industriel pour sa filière cacao, qui utilise désormais son expertise et ses compétences pour les mettre au service de celui sans lequel aucune gourmandise n’existerait jamais : le producteur de cacao. Avec Fabien, épaulé par un artisan pâtissier, chocolatier et confiseur suisse de renom, Bruno, lui aussi très exigeant pour que la filière soit la plus vertueuse et équitable possible, les cultivateurs qui adhèrent au projet TREEGETHER® sont impliqués sur l’ensemble de la chaîne. Financés, accompagnés dans leur travail quotidien, ils sont, ENFIN, autorisés à découvrir le goût des produits finis tirés des cabosses et fèves qu’ils ont méticuleusement récoltées et fait sécher, mai aussi les identités (parfois les visages quand des visites ont organisées) de ceux qui vont les déguster. Planteur, sourceur, chocolatier et consommateur cultivent ensemble leur jardin planète terre, ils le nourrissent aux différentes étapes et en tirent de la magie : rendre le cacao vivant et rendre le chocolat, qui en est dérivé, magique.
Cette pâte à tartiner au chocolat au lait et aux noisettes est une tuerie. Un bouleversement des sens, une Emotion avec un E majuscule. Si le packaging a changé depuis la confection de ce pot (en 2024), on apprécie d’une part ce petit autocollant transparent qui lie le pot à son couvercle en lui garantissant la « sécurité alimentaire » (une règle qui n’est pas forcément appliquée en France). D’autre part, l’étiquette, graphique, épurée pour ne pas dire minimaliste, fait à la fois ressortir le côté environnemental du projet par la couleur verte du logo ainsi que l’origine suisse (cette petite croix sur fond rouge) des autres ingrédients utilisés.
Sa robe – un beau brun qui tire sur le fauve –chaleureuse à souhait, est caressante au regard. Les yeux continuent de s’y perdre avec plaisir alors qu’un capiteux parfum, celui d’un chocolat dont les notes cacaotées sont balancées par de riches notes laitières, vient saisir le nez. Il est ponctué en arrière-plan de notes toastées, celles de la noisette, laquelle est pourtant l’ingrédient principal de la recette mais qui demeure dans un rôle d’accompagnatrice. Ce parfum est envoûtant. On le respire, on le hume, on s’en délecte et on salive. La petite cuillère, séduite par cette surface lisse et satinée, impeccable, plonge dans une matière voluptueuse, d’une onctuosité parfaite. La texture de la pâte est veloutée, damassée, et cache pourtant, à la manipulation et, notamment sur une tartine, une consistance légère et souple. Dès la mise en bouche, la mâche est alimentée par une membrane (l’effet d’une peau soyeuse) grasse et s’associe à un fondant généreux ainsi qu’à un croustillant millimétré et d’une rare finesse. Ces contrastes tactiles suscitent au palais l’essor d’arômes à la fois doux et pleins de tempérament, dont les rôles sont inversés. Le chocolat au lait créé par le chocolatier TREEGETHER® grâce aux fèves choisies auprès d’un seul des cacaoculteurs du projet – qui n’est volontairement pas mentionné sur l’étiquette, est dominant, généreux dans sa rondeur, sublime. Il l’est d’autant plus qu’il est travaillé, pour la conception de la pâte, par un autre artisan chocolatier local (Geoffroy), lequel n’hésite pas à offrir ses recettes et à faire jouer son talent pour que ce chocolat d’exception soit exalté par la note torréfiée des noisettes (40% de la recette totale quand même !) au moment de la déglutition et en effet rétro-nasal. Les flaveurs s’étirent dans la longueur, pour une rémanence goûteuse et délicate.
Et ce sentiment pour les papilles et les sens d’être parvenus à un niveau supérieur jamais encore atteint auparavant pour la dégustation, en pleine conscience, d’une pâte à tartiner dont le chocolat au lait prend ses quartiers de noblesse face à la noisette (et ce n’est pas juste parce que le lait est suisse…).