Sans huile de palme
Sucre, noisettes du Lot-et-Garonne 16%, huile de colza, poudre de lait, poudre de cacao 7%, huile de coco, émulsifiants : lécithine de tournesol, vanille
12 juin 2019 :
La petite cuillère et la spatule ont, longtemps, reculé face au matraquage publicitaire et marketing qui ont accompagné le lancement et le succès de cette pâte à tartiner. Une présentation « trop » : des couleurs bleu blanc rouge pour bien faire comprendre qu’elle est 100% française, la mention « sans huile de palme » et le petit logo flashy et bien accrocheur « élue Saveur de l’année 2017 », etc. Le pur produit de consommation, qui a de quoi alimenter les préjugés sur son caractère artisanal et de terroir, pourtant défini par la provenance géographique des noisettes, récoltées « dans le Lot-et-Garonne ». Lucien Georgelin continue de se définir comme un artisan (confiturier au départ) attaché aux recettes maternelles et aux circuits courts en matière d’approvisionnement. Pour autant, en quelques années, il est désormais passé au statut de chef d’une grande entreprise qui s’érige, par ses procédés de fabrication et le développement de ses gammes, en alternative face à aux mastodontes de l’industrie agro-alimentaire.
La petite cuillère et la spatule ont fini par céder à leurs scrupules. Boycotter une pâte à tartiner qui fait semblant d’être artisanale, est-ce une raison suffisante ? Autant plonger dans le pot et y trouver, peut-être, son sérum de vérité.
Sa couleur est très jolie.
Son parfum est capiteux ; il est de ceux qui étourdissent le nez et qui font briller les yeux et se pourlécher les babines.
Sa surface est satinée et brillante.
Sa texture est onctueuse, moelleuse, épaisse, elle invite au plongeon dans un bain de velours.
Ses saveurs et arômes sont circulaires ; du sucre d’abord, en accroche ; quelques noisettes, bien discrètes, ensuite, qui éparpillent leur note au palais avec le renfort mesuré du cacao ; pour une longueur de bouche de nouveau sous dominante sucrée.
Les propriétés organoleptiques de la pâte, extrêmement proches, pour ne pas dire identiques, à celle du méga-industriel-italien-dont-on-ne-citera-pas-le-nom (et dont les pots sont, toujours, indéboulonnables) sont préservées aussi bien lorsqu’elle est testée avec le seul appui de la petite cuillère ou de la spatule, que lorsqu’elle est étalée sur une tartine. Elle donne chapitre au goût de l’enfance et est régressive.
Alors oui, elle est une très joyeuse alternative à l’impérialiste italien.
Mais ce ne sont pas ses 16% de noisettes qui font la différence !
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