13 juillet 2024 :
Une vraie tuerie que ce praliné noisette dans la version proposée par Fabrice Gillotte, Meilleur Ouvrier de France.
Une couleur d’un marron chaud qui tire sur l’auburn voir l’acajou, une surface moirée et satinée, irrésistible pour le regard ainsi que pour la petite cuillère qui s’impatiente de pouvoir plonger dans une matière qui semble veloutée et crémeuse, un parfum qui, dès l’ouverture du pot, transporte les sens par ses notes amplement torréfiées et sucrées, le porte-étendard olfactif d’un praliné réussi, le parfum se révélant d’une profondeur émoustillante. Enfin, la petite cuillère peut se lâcher et plonge au cœur d’une matière à l’onctuosité parfaite, au moelleux rassurant, à la souplesse séductrice et à l’épaisseur gourmande. La pâte à tartiner offre tout ce qu’on aime dans une pâte à tartiner : elle invite à la mise en bouche sans passer par l’étape de la tartine tout autant qu’elle aiguille vers La tartine généreuse et réjouissante. Sa consistance est veloutée, fondante et soyeuse, pour des arômes superbement équilibrés. Le praliné joue sa partition : la noisette* y est dominante, subtilement torréfiée et caramélisée grâce à l’adjonction du sucre de canne, le mélange étant escorté d’un doux tempo lacté et d’une pointe discrète de cacao pour moduler et enrichir l’ensemble de son léger sillon amer. La noisette reprend la direction des opérations en effet retour, au moment de la déglutition finale. Quant à la longueur, n’en parlons pas : on en ferme les yeux de délectation.
Le piège se referme : cette pâte est non seulement exquise mais complètement régressive. La gourmandise est un joli défaut.
*pour information, l’artisan utilise des noisettes du Piémont, dont les qualités organoleptiques sont réputées, à hauteur de 57% du poids total des ingrédients utilisés, d’où l’intensité aromatique de la pâte.
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