Miel, sucre, blanc d’œuf, pistaches, amandes
24 mai 2024 :
Moelleux sous les doigts, régressif au possible avec son côté collant, ce beau boudin façonné à la main - pour la petite histoire, sur un vrai tour en granit de près d’un siècle - par un artisan, Alain Ricot*, qui n’aime rien tant que faire plaisir en se faisant plaisir en se montrant généreux dans ses ingrédient set ses recettes, est irrésistible.
Rien que sur le plan visuel, c’est un régal : irrégulier, boursouflé, incrusté de fruits secs grossièrement hachés, bien visibles, il est délicatement parfumé par un miel subtilement répandu. Son sucre glace enrobe sa garniture avec tout ce que cet ingrédient apporte d’étoiles dans les regards des enfants ou de nostalgie des fêtes foraines à l’ancienne. Son appareil est moelleux à bloc, généreux, au risque d’exploser à force d’être malaxé.
Deux façons, aussi régressive l’une que l’autre, de le déguster (et sans attendre s’il vous plaît, car c’est impossible) : soit en y mordant avec grande gourmandise, en laissant le moelleux, le fondant et le croquant des fruits secs faire leur effet et libérer un panel d’arômes dont les contrastes entre les notes grillées, torréfiées et caramélisées des fruits secs – le mariage entre la malicieuse pistache et la fière amande, sont modulés par cette matériau élastique et léger qui continue de coller aux dents, le tout étant orchestré par un miel diffus, suave, dont le rôle est précisément d’alimenter la gourmandise sans aller jusqu’à l'écœurement.
Ce nougat « mou » est si peu sucré au final, contrairement à ce qu’il donne à voir avec le sucre glace qui lui sert d’enrobage, et si riche en fruits secs presque entiers (il faut aimer, ce qui n’est pas forcément le cas de tout le monde), qu’il fait atteindre des sommets de plaisir aux « vrais » amateurs.
*voir le portrait de cet artisan.
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