LAIT entier (Ferme Cantegril, Villematier), sucre, sirop de glucose
Allergènes : LACTOSE
26 janvier 2025 :
La gamme des tubes à tartiner (complétée par un coulis chocolat noir), développée par la Chocolaterie-Glacerie BARRELLE sur Blagnac et la région toulousaine* : la Régression en tube !
On prend forcément un plaisir instinctif, viscéral et primaire à manipuler ces tubes, à les tâter, à les malaxer, à sentir la matière monter ou descendre sous la pression des doigts. Des tubes scellés de manière thermique pour des questions d’hygiène et pour la préservation ainsi que la meilleure conservation, au frais, du caramel. Forcément, ces tubes-là, quoique n’étant pas fabriqués avec les mêmes composants, rappellent… ces berlingots de lait concentré qui ont accompagné l’enfance, les récréations et les goûters.
Le packaging de la gamme est épuré. Les étiquettes sont de couleurs distinctes pour chacun des caramels, pour la confiture de lait et pour le coulis. Le graphisme, cubique, contemporain, est contrebalancé par la rondeur même du B qui sert de logo à la maison.
Que les tubes soient à température ambiante, notamment à leur ouverture, puis gardés à température ambiante ou réfrigérés, ils se travaillent au corps avec facilité. On les presse, la matière s’en éjecte, s’entortille malicieusement (pour les caramels et la confiture de lait), tel un mini-boudin bien arrondi et souple, qui donne des envies de jouer avec, de créer des formes. Effets visuels et tactiles garantis pur bonheur.
Cette Métaphysique des Tubes (merci Amélie Nothomb pour contribuer à notre gourmandise littéraire) se conclut par une confiture de lait tout simplement exceptionnelle.
Sa couleur dorée, ocrée (qui rappelle celle du caramel), ravit les sens en se distinguant d’un « Dulce » à la teinte blanc cassé ou blanc crémeux. Elle distille une chaleur visuelle qui vient contrebalancer une neutralité olfactive étonnante. En effet, peu de parfum ne jaillit du tube. Pressée dans un petit pot pour les besoins de la dégustation, la confiture n’a pas davantage de nez. Sa texture est balayée de doux reflets moirés. Elle est lisse d’aspect, soyeuse, veloutée, un tantinet visqueuse, ce qui est l’une des caractéristiques d’une confiture de lait réussie. Sa consistance est fluide, malléable. La confiture fond avec tendresse sur la langue et prodigue alors des arômes d’un équilibre impressionnant de maîtrise : la note lactée y est présente mais à peine exaltée par un sucre qui joue la discrétion. Une confiture de lait qui, dès lors, ne se perd pas dans les dérives de concurrentes saturées en sucre. La longueur est appréciable et fait retourner, de bon cœur, en enfance.
Un produit qui conquiert à l’unanimité les gourmands et les gourmets sollicités pour les besoins, pour une petite question malicieuse qui revient à chaque fois : confiture de lait ou caramel ?
* prochainement, un portrait plus poussé d’Alexandre et de Barbara, exigeants, valorisant l’éthique, la qualité et le circuit court, sans lesquels la chocolaterie et ses créations n’existeraient pas.