LE SAUVAGE XOCOLALT – Purée élaborée Noine

3 septembre 2025 : 

Niché dans un petit atelier créé de toutes pièces du côté de Besançon, Sam Moro, oui, est un Sauvage, débrouillard, indépendant, alternatif. Il est d’une rare exigence concernant les matières premières qu’il utilise, s’approvisionnant en fruits secs auprès de petits producteurs locaux sinon français, auprès d’un Equatorien, Tomas Landaruzi, très réputé dans le sourcing des fèves du cacao de son pays. Sam fait même venir une partie de ses précieuses fèves à la voile pour limiter son empreinte carbone. Forcément, avec de telles exigences, ses gammes sont fabriquées en quantité limitée en utilisant principalement son four à pain pour éviter la surconsommation d’énergie ; et il ne vend ses tablettes et tartinables qu’en circuit court, sur les marchés locaux, auprès de rares distributeurs qu’il sélectionne avec soin. 

C’est simple, pour mettre la main sur le Sauvage, il faut déployer tout un tas d’efforts quand on n’est pas à proximité. Son site est conceptuel et magnifique sur le plan graphique, mais peu intuitif, n’est pas relayé par les réseaux sociaux habituels et la boutique en ligne est, effectivement, c’est un peu le bazar et elle porte donc bien son nom de SOUKE. 

Sam est donc un Sauvage, donc. Mais un Sauvage du bean-to-bar qui ne fait pas toujours n’importe quoi, quoiqu’il en dise. Sa Purée élaborée aux Noix, intitulée « Noine », en est le parfait exemple. Un véritable délice. Complètement addictive et régressive, à déguster à tout moment de la journée, voire à lamper comme un nectar. 

D’une belle couleur dorée (les noix, qui proviennent des récoltes d’une nucicultrice iséroise de Voiron, ont été bronzées quelques minutes au four, ce qui explique leur couleur), la surface de la purée est balayée de reflets soyeux et luisants. Le parfum qui jaillit du pot vient chatouiller les narines et éveiller les sens, la noix caramélisée fait retomber en enfance. La petite cuillère plonge dans une matière souple et liquide, un bain de jouvence dans lequel elle s’ébat avec délice pour aller à la rencontrer, au fond du pot, de quelques amalgames qui suscitent l’appétit. Attention aux tâches lorsque la petite cuillère quitte le pot, la matière est filante. En bouche, c’est le ravissement complet. Le velouté sur la langue, le fondant au palais, la noix qui vient imprégner de sa force de caractère les muqueuses, force immédiatement contrebalancée par la suavité apportée par le sucre. La purée (qui n’a de purée que le mot) est festive et, bien sûr, adaptée aux Vegans. 

Un pur enchantement.