Amandes, Sucre, Feuilletine
8 août 2019 :
Quand un Compagnon du Devoir, confiseur de formation, prend à cœur, dans les années 80, de perpétuer le nom de famille d’un des plus anciens confituriers de Paris, ça donne : des récompenses à la volée, dont l’aura est ternie, ensuite, par des déboires matériels qui montrent la vie n’est pas un long fleuve tranquille. Un Compagnon ne perd pour autant jamais le sens du Devoir : l’amour de la matière, la qualité du produit. Le Furet Tanrade est un têtu, il a son caractère, il n’aime pas les chichis. Ses gammes, réduites en nombre, sont chouchoutées pour le plus grand bonheur du client fidèle ou du client de hasard. La collection de confitures est étoffée, il en va de même des mendiants, bouchées ou autres tablettes.
Le Furet Tanrade pousse l’incursion dans le domaine de la pâte à tartiner. Un produit qui, après quelques ratés de départ à cause d’une conversation qui n’était pas nickel, lui réussit plutôt bien, au point d’être à son tour référencé, déclinée en noir, lait et feuilletine, dans le réseau La Ruche qui dit Oui (en pot de 125 grammes).
Tous les sens sont à la fête avec la Feuilletine. Son parfum jaillit, d’une rare acuité. Il est prolongé par des arômes d’amandes grillées et sucrées, tout en arrondi. La couleur de la pâte, claire et ocellée, est un océan de bienveillance. Le croustillant de la texture est excitant. L’attaque en bouche est dominée par une amande torréfiée, très légèrement grasse, enrobée de sucre. Cette saveur est exacerbée par la feuilletine qui crépite sous les dents avant de fondre au palais. Autant le dire tout de suite : la tartine est inutile, c’est à la petite cuillère, ou tout autre ustensile, que la Feuilletine se déguste, pour un plaisir maximal !
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