26 janvier 2017 :
Pour cette troisième escale d’une croisière conçue avec goût, imagination et audace sur le continent des pâtes à tartiner, les papilles et les sens accostent sur un quai délibérément salé. L’odorat est immédiatement projeté, subtilement, sur une terre chaleureuse, conviviale, à l’atmosphère chargée et palpitante de ce beurre d’arachide qui constitue la base des plats africains. La surface de la pâte, mate et sans luisance, d’une couleur claire et ensoleillée, est malicieuse et rieuse. Sa texture est finement granulée et, sans être onctueuse et fondante, ne s’effrite pas et forme de jolies courbes lorsqu’on la prélève avec un couteau à beurre ou une cuillère à café. Elle s’étale avec gourmandise et donne toute son ampleur par ses saveurs en bouche. Leur accentuation est progressive : cela démarre par les notes classiques et sucrées du praliné, cela continue par la modalité discrète du cacao qui sert de liant et cela explose, comme un artifice, par le goût prononcé, grillé, de la cacahuète, l’arachide s’imposant par ses 60 % du total de la recette. Cette escale, que l’on attendait avec curiosité, révèle des atouts insoupçonnables : cette pâte, sucrée-salée ou salée-sucrée selon les ressentis, saura concilier les amoureux de partitions douces et aériennes (pralinées donc) et les amoureux de produits plus consistants, terriens (oléagineuses donc).
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