Le 7 juillet 2016 :
La curiosité n’est pas un vilain défaut. Il faut oser l’aventure, savoir faire preuve d’imagination, accepter de jouer l’audace, se délecter par avance d’atteindre de nouveaux horizons. C’est le cas rien que de penser, un jour, que le haricot rouge, parmi les ingrédients phare de l’art culinaire japonais, pourrait se prêter à la dégustation d’une pâte à tartiner, concurrençant ainsi nos pâtes au cacao, aux noisettes et aux amandes.
Le résultat est concluant. Cette purée (« Endo ») de haricots rouges, qui gonfle très généreusement un sachet lyophilisé dont l’étiquette n’est que très schématiquement traduite en français, fait une très bonne pâte à tartiner à l’occidentale. Sa consistance est épaisse, sa texture grumeleuse, pour un rendu très proche de nos crèmes de châtaignes artisanales. Son parfum est très discret, léger. Les sens sont totalement séduits par un voyage inédit : le haricot rouge, qui profite d’ailleurs d’un label bio local (JONA) est concassé, écrasé, malaxé. La purée se liquéfie tranquillement en bouche, donnant aux papilles le temps nécessaire à la détection de saveurs subtilement sucrées. Sa saveur est doucereuse et demeure agréablement en bouche quelques instants.
Alors bien sûr, un Japonais serait sans doute horrifié de ce manque total de respect des traditions dans l’utilisation du produit. Tartiner une purée de haricots rouges ou l’arracher à son sachet à la petite cuillère, mais quoi encore ? Et pourtant… cette purée donne des envies d’y revenir et, surtout, d’aller à la rencontre de sa sœur, « Anko » : celle qui s’appelle vraiment « Pâte ».
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