31 mars 2017 :
Rue Mouton-Duvernet, désormais, c’est carré et ce ne sera pas autrement. Dans un quartier vivant et d’esprit village, un nouveau – mais expérimenté - chocolatier ouvre ses portes et offre un concept on ne peut plus séduisant : Jean-Pierre Rodrigues se fait fort de proposer à sa clientèle des produits en gamme limitée, mais « carrée ». Les produits sont carrés dans leurs formes, dans leur présentation, dans leur esthétisme mais aussi carrés sur le plan culinaire. Le maître chocolatier des lieux, qui a fait ses armes – carrées ! - auprès des plus grands et décide de se lancer avec humilité mais assurance : il ne voit pas trop grand dans l’espace mais se montre ambitieux en originalité, créativité et qualité. Et dans la continuité, il ne faillit pas à l’air du temps en complétant ses chocolats de trois pâtes à tartiner plus carrées les unes que les autres... dont les pots sont d’un verre épais, solide mais d’une transparence plaisante, d’une forme anguleuse, fermés par des couvercles dorés, identifiables par des étiquettes également carrées et épurées visuellement, qui font office de signature de Choco2.
Les invitations à la dégustation sont claires, franches et sans faux-semblants. Le « chef » accepte d’emblée, via les réseaux, de faire parvenir ses pâtes à tartiner à Pâtafran’, apprenant au passage qu’il fait l’objet de petites brèves dans certains magazines dédiés à la pâtisserie et à la cuisine.
Mais Jean-Pierre Rodrigues décide de se détourner des recettes traditionnelles à base, entre autres, de cacao et de noisettes pour se consacrer à des alliages un peu plus énergiques. A commencer par sa pâte à la noix de pécan et amande. Sa couleur, attisée par la transparence du verre du pot, est claire et lumineuse. A ouverture du couvercle, un parfum à la fois suave et discret s’évapore tranquillement, sans agressivité, pour chatouiller très agréablement les narines. La surface de la pâte est satinée et sa texture d’une légèreté confondante, à peine atténuée par les minuscules éclats de noix de pécan et d’amande qui lui confèrent un aspect granuleux appréciable à la manipulation. En bouche, c’est jour de fête pour les papilles, face à des arômes multiples, sans ordre de préséance mais qui, tous, provoquent un délicieux vertige des sens, à l’image de ces danseurs soufis qui tournoient jusqu’à la transe. Les ingrédients – sucre, cacao, noix de pécan, amande et autres liants - jonglent savamment entre eux, respectueux les unes des autres, sans provoquer pour autant la moindre cacophonie ou irrégularité gustative. Le plaisir créé par ses saveurs est fier et sensuel. Il serait vraiment dommage de ne pas le prolonger jusqu’à épuisement du pot… Mince alors !
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