3 avril 2014:
Les plaisirs culinaires commencent par le regard. Savourer des yeux cette verrine en verre, hermétiquement fermée par ce caoutchouc de couleur orange qui évoque forcément les bocaux de nos aïeux, c’est savourer, par avance, les délices qu’elle contient. C’est, par cette belle couleur que le verre, épais mais pur, laisse filtrer, c’est imaginer des saveurs inoubliables et, par l’œuvre de la mémoire, tenter de deviner ce qu’apporte en goût l’alliance entre le praliné, la noisette et les amandes. Pourtant, c’est une première déception : la consistance de la pâte est dure. Elle s’effrite à moins d’y aller avec douceur, lenteur et méticulosité, et ne se laisse pas étaler sur la tartine aussi aisément. L’onctuosité qu’on en attendait fait défaut, à moins qu’il ne s’agisse d’une question de température ambiante. Suivre le conseil du grand restaurateur qu’est Alain Ducasse en la plaçant au frigidaire ? Ou laisser le pot en l’état, pariant sur le fait que la température intérieure créera une certaine fluidité du produit ? Au fil des jours (raccourcis, il faut en convenir), la pâte, légèrement grumeleuse en raison de ces minuscules éclats d’amande et de praline, se laisse « gratter » docilement par la petite cuillère pour former une spirale esthétique avant que d’être étalée ou mise en bouche. Mais il demeure toujours aussi peu aisé de l’étaler sans prendre de précaution. Sa saveur se révèle suave, douce et légère. La pâte à tartiner « made in Ducasse » se dégustera donc plus du pot au palais sans passer par l’intermédiaire, pourtant dans la nature même du produit, de la tartine.
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