COCASSE – Les Tablettes aux Légumes

10 juin 2019 :

Les jeunes entrepreneurs sont créatifs, talentueux et, surtout, ont l’audace qui permet de révolutionner la culture gustative et culinaire.

Aux OCNI (Objets Comestibles Non Identifiés) venus du sud-ouest et qui, de manière ludique, mettent entre les mains des apprentis cuisiniers, des gourmands de drôles de petits taille-crayons pour effriter, laminer, râper des condiments naturels, répondent désormais les COCASSES, venus de Nantes et qui, de leur côté, proposent des tablettes de…

    - cacao

    - légumes

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 … qui chamboulent les repères !

Les tablettes, qui sont 100% naturelles et dont les ingrédients sont tous issus de l’Agriculture Biologique, sont découpées de manière classique en barres de trois carrés chacune et sont attractives visuellement : rectangulaires, elles sont légèrement arrondies sur les angles et également légèrement bombées en épaisseur. Elles sont fermes en main, sans mollesse, même si leur texture laisse deviner leur caractère souple et facile à travailler en cuisine. Leur épaisseur est fine, les carrés se cassent dans un claquage net et ferme, ce qui permet de dénuder leur fourrage. Ajoutons, pour les jusqu’au-boutistes de la précision, les matheux ou, tout simplement ceux qui aiment apprendre, qu’ils n’auront qu’à prendre leur calculette pour savoir la portion de tomate, de carotte et de betterave contenue dans un carré. Et oui !

Telles sont les caractéristiques communes aux trois parfums (tomate, carotte, betterave) proposés, pour leur mise de départ en octobre 2018, par ces énergumènes nantais, qui ne font pas l’impasse non plus sur ce précieux conseil : les tablettes sont à cuisiner.

C’est précisément pour ce motif qu’en l’occurrence, elles seront testées telles quelles, carré par carré, comme pour toute tablette de dégustation !

La tablette "24 tomates" :

La couleur de la tablette « 24 tomates » est brune et sa teinte, pleine et profonde, lissée de reflets délicats, tend vers l’auburn, le roux, la braise. Son parfum est étourdissant de sincérité. A distance, il diffuse des traits à la fois acides et fruités qui sont à l’identique de l’odeur de la tomate concentrée pure. En bouche, deux tactiques pour en apprécier la qualité.

 Laisser fondre un carré sur la langue. L’arôme de la tomate concentrée, pur, sans adjonction de sel ou de sucre – comme c’est souvent le cas en boîte de conserve – vient prendre possession très rapidement du palais, avec un effet incroyable

Croquer un carré. L’effet est crissant, sableux, friable, le carré se délite. Se propage alors dans toute la bouche l’acidité de la tomate, une acidité modérée par le sucre naturellement contenu dans ce fruit, une acidité qui joue la prolongation et la longueur de bouche.

A aucun moment le cacao, qui représente pourtant 1/3 des ingrédients utilisés, ne s’affiche, à se demander si son utilité n’en est pas réduite à la technique du liant ou du maintien de la tomate dans un format solide.

Tablette "18 carottes" :

La couleur de la tablette « 18 carottes » est réjouissante : un brun orangé de bon aloi, de quoi prouver que le bêta-carotène, associé à un parfum sucré à souhait, à ce pouvoir de mettre de bonne humeur !

Toujours le choix entre les deux techniques :

En laissant fondre un carré sur la langue, la texture du carré prend, en se désagrégeant, un aspect sableux, voire crissant, pas désagréable du tout, pour un arôme très prononcé et caractéristique, entre sucré et salé.

En imitant le lapin qui croque la carotte : on croque vraiment dans une carotte à la douceur inextinguible. Pas un lapin qui pourrait refuser ce divin grignotage.

Et le beurre de cacao, présent pour 1/3 de la recette, joue la maîtrise dans son rôle de liant et de maintien de la carotte dans un format solide.

Note de l’auteur : la carotte orange est le résultat d’un croisement créé à la Renaissance entre la carotte rouge et la carotte jaune par des Hollandais soucieux de prouver leur fidélité à la Maison d’Orange. Information qui peut servir...

Tablette "5 betteraves":

La belle couleur pourpre en cassant les barres. La belle couleur brune aux reflets mauves en surface. Les carrés n’ont pas ce claquage net lorsqu’on les sépare les uns des autres et, sans doute à cause de la température lourde ambiante, les carrés ont une légère tendance à s’amollir sous la chaleur des doigts. En bouche, leur dissolution procure une sensation sablonneuse, crayeuse, qui n’est pas désagréable et qui correspond finalement à la texture fibreuse d’une betterave fraiche que l’on émince et que l’on goûte telle quelle. A la différence près que la tablette ne rosit pas les doigts. La saveur qui se propage est celle de la betterave classique, sans que l’arôme soit aussi sucré et intense qu’il ne l’est pour cette légumineuse. Au final, la tablette la plus modérée quant à ses flaveurs, et pourtant la plus délicieuse en bouche et en longueur de palais.