19 septembre 2018 :
La Martinique et son cacao à l’honneur !
Cette tablette à 42% minimum en teneur de cacao est plus que centenaire, les productions ELOT essaimant depuis 1911, croix de bois croix de fer si je meurs je vais en fer, affirme la Comète de Halley qui passait cette année-là au-dessus de la planète et, notamment, des Antilles… ! Rien que pour la longévité de la marque et parce qu’on est amateur de chocolats à partir du moment où ils offrent quelque chose d’inédit et d’inoubliable, qu’il s’agisse de leur(s) saveur(s), de leur présentation ou de la petite histoire à l’origine de leur création, on dit Bravo. Mais les applaudissements se prolongent et sont amplement mérités. Parce que la marque a su s’adapter aux évolutions de la mode visuelle et marketing. Si le bleu reste la couleur de fond prédominante, le regard est immédiatement attiré par des améliorations du personnage de la jeune et souriante Créole, en tenue locale, sur le point de recueillir une cabosse et par le quadrillage discret, mais évocateur, qui entoure le dessin. Des carreaux minuscules qui renvoient le dégustateur à ses cahiers d’écolier pour les plus anciens, et tout simplement à l’école pour les plus jeunes.
Oui, le gourmand a des étoiles plein les yeux et est impatient d’ouvrir un cahier rempli d’un devoir chocolaté enthousiasmant. Sur la base d’une recette qui, de son côté, n’a jamais été modifiée depuis 1911, l’équation de la tablette est sans inconnue et ses composantes méritent des notes d’excellence. Son parfum est largement chocolaté et s’envole sans déperdition de matière vers les narines. Sa couleur est d’un brun sombre et mat, très légèrement égratigné de traces blanchâtres provoquées par le sucre de canne et des aléas de température. Sur la forme, la tablette est originale car elle n’est pas divisée en carrés mais en barres qui, elles-mêmes, ne sont pas plates mais bombées et dodues de volume. Un autre point fort : leur séparation, aisée, associée à un « clac » net et précis à l’oreille, gage de fermeté et de qualité. L’examen se poursuit en bouche avec bonhomie, joie et sentiment de régression. Ses saveurs, prises en tant que telles, sont peut-être décevantes, le pouvoir sucrant de la canne ayant tendance à asphyxier le cacao au point de ne pas pouvoir considérer la tablette comme entrant dans la catégorie des chocolats noirs. Sa texture est, en revanche, crayeuse et crissante, ce qui, aussi étonnant que cela puisse paraître, est très agréable. Les barres sont épaisses et offrent une vraie sensation de mordant et de croquant. Elles fondent très vite sur la langue et au palais, ce qui décuple la sensation de régression, la sensation de se retrouver dans sa cour d’école et d’attendre la distribution de chocolat à pâtisserie par les surveillants.
L’ambition affirmée de la Martinique de préserver ses plantations, limitées en surface, de cacaoyers font le reste : le chocolat ELOT est un élément emblématique du patrimoine culinaire gourmand martiniquais.
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