Pâte de zgougou, huile végétale, farine
1er août 2023 :
La matière, troussée d’une épaisse couche d’huile en surface à ouverture du pot, nécessite du muscle, du poignet et de la patience pour une séance de touillage, malaxage nécessaire et presque épuisante. Par expérience, remuer la matière avec minutie est la promesse d’une dégustation réussie : pas d’amalgame en chemin, des matières grasses synchrones, une consistance à la fois souple et moelleuse. La pâte de zgougou, dégustée telle qu’elle, c’est-à-dire avec une petite cuillère (et parcimonie) ou sur une tartine (avec parcimonie également) s’offre, telle une courtisane, dans une somptueuse robe ébène, satinée et moirée, balayée par des reflets d’un vert sombre voluptueux. Le nez est enivré par ce vent du sud, vif, gorgé de soleil et de la note à la fois grasse et épicée du pin, la salive monte.
En bouche, le voyage, envoûtant, se fait sur un tapis volant, celui d’Aladin : sur la langue, la matière se fait liquoreuse, son nectar est fondant, son voile est fibreux et croustillant, pour des saveurs orientales d’une richesse irrésistible, très marquées par ce que les néophytes pourraient prendre pour des pignons de pin.
L’aventure est capiteuse sur le plan aromatique, énergétique sur le plan physiologique. Les gourmets et les audacieux apprécieront.
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