Du glucose, des matières grasses végétales, de la protéine de lait, du lactose, du sel… du chocolat (sans doute) et d’autres trucs impossibles à savoir !
22 janvier 2021 :
On restera dans le mystère quasi-complet* pour les ingrédients et multiples additifs très certainement ajoutés au beurre de cacahuètes qui fait l’identité et l’histoire de SONTON. Tant pis ou tant mieux. Parce que cela permet aux sens d’être toute à la découverte et aux sensations.
Kitsch, cheap, rétro, un petit air clairement années 80 et ambiance jeu vidéo sur première version de Nintendo : le pot est FUN. Une balade publicitaire sous les néons, les graffitis et les graphiques tape-à-l’œil de Tokyo. On dirait, pour les uns, un mini pot cartonné de glace ; pour les autres, un mini bol de nouilles asiatiques à acheter dans une supérette de quartier. Le débat est lancé…
Sauf qu’il s’agit d’un mini-pot (ou mini bol) d’un produit MYTHIQUE au Japon. Un produit dont l’idée a germé en 1942 pour fournir aux bambins de quoi éviter la dénutrition et la famine. Sa mascotte, un petit bonhomme à l’air espiègle, dont on devine en faisant preuve d’imagination qu’il s’agit d’une cacahuète (arachide) humanisé ! Ce n’est pas Nono le petit robot mais… !
Un opercule protège la pâte. Il se déchire facilement. Le nez est immédiatement happé par un parfum totalement artificiel et… jouissif, quoique le message lancé soit clair : attention, produit chimique et régressif ! La couleur de la pâte est d’un beau noir ébène, sa surface est brillante et d’aspect gélatineux, ce qui se confirme dans sa texture spongieuse, poisseuse, proche de celle d’une Jelly anglaise. Plus proche encore d’un Danny de Danone. Elle est souple, fluide, avec cette tendance caractéristique à ne pas vouloir rester au fond de la petite cuillère.
Quant à son goût, exacerbé par cette odeur prégnante qui accompagne la dégustation de bout en bout, il est bon comme celui d’un bonbon chimique : sucré, chocolaté, on y sent à peine la cacahuète. Des saveurs qui fleurent bon une époque révolue, celle l’enfance insouciante, à mille lieux des polémiques sur la malbouffe et la qualité. D’une petite cuillère nostalgique à une autre, compulsive, le pot y passe. Et oui !
De temps en temps, il faut savoir se mettre entre parenthèses !
*Les précisions apportées le 8 février 2021 par une Japonaise qui a jeté l’ancre depuis plusieurs décennies en France viendront éclaircir les ressentis gustatifs de cette pâte à tartiner nippone.
L’image qui orne le pot est un dessin de cabosses ou de fèves de cacao, et non de cacahuètes ! En bref, il s’agit vraiment d’une pâte à tartiner (crème) de chocolat et non de beurre d’arachide aromatisé au chocolat. Sa liste d’ingrédients est à rallonge et commence par une sucrerie dont tous les petits japonais sont férus : le bonbon à l’eau sucré ; plus concrètement, il s’agit de sirop de fécule, autrement dit, d’un sucre élastique et caoutchouteux comme du chewing-gum qui se travaille pour apporter de la souplesse aux pâtisseries. Ce sucre-là est suivi par des graisses végétales, du sucre (encore !), du glucose, du cacao (enfin !), de la protéine de lait, de la gélatine, de la poudre de beurre (qu’est-ce ?), du sel, des arômes, un émulsifiant. Précision est donnée sur 27 additifs non énumérés mais qui sont allergènes.
Nombreuses sont les informations concernant le packaging de carton (cinq couches de papiers qui permettent d’éviter l’oxydation du produit) et, classiquement, des conseils à suivre pour la conservation du produit et sa dégustation.
Si l’étonnement est de mise quant à l’absence d’arachide, le sourire reste néanmoins aux lèvres pour les bambins que nous sommes tous restés. Au dos du couvercle, c’est la mascotte même de SONTON qui parle aux enfants en leur expliquant l’histoire de la société, les motifs pour lesquels le contenant est aussi petit (135 grammes), histoire d’éviter le gâchis mais aussi les indigestions pour le gourmand qui ne saurait pas s’arrêter à temps.