Pâte à tartiner noisettes
Noisettes 60%, sucre, beurre de cacao, poudre de lait, pâte de cacao, lécithine de soja, vanille
Pâte à tartiner chocolat-noisettes
Crème 35%, pâte de cacao, beurre de cacao, noisettes, sucre, glucose, poudre de lait, lécithine de soja
1er septembre 2024 :
A quelques mètres à peine de la place du Capitole se niche, depuis 2019, un endroit immanquable pour tout gourmand qui se respecte : le Salon Cacao’T, créé par Gwenn Lanoë, un maître artisan de la boulange et de la pâtisserie, également fou amoureux de la matière vivante qu’est le cacao, qu’il travaille, dans son laboratoire visible depuis la boutique et le salon, avec passion et ferveur. Et si son nom sonne bien breton, voilà des années désormais qu’il vit dans la ville Rose.
Impossible de ne pas avoir envie de tester, outre le kouign-ammam qui vient rappeler son origine, toutes les gammes appétissantes dont il est le concepteur, tant elles sont variées pour tous les plaisirs. Ses macarons sont séducteurs en diable, ses viennoiseries et pâtisseries font saliver… On lèche du regard cette bibliothèque au design graphique, épuré, contemporain, de tablettes de chocolats qui s’adressent autant aux esthètes et amateurs éclairés qu’aux plus gourmandes des papilles.
Et surtout, on craque totalement sur le coin épicerie fine, lequel voisine avec le laboratoire du chef, où s’empilent les produits tartinables, inévitables, au packaging épuré et élégant. Ce d’autant plus que la Chocolaterie de l’Opéra, talentueux couverturier français moins réputé que d’autres et pourtant, fournit la matière première chocolat à la base de laquelle les pâtes à tartiner, ainsi que les tablettes d’ailleurs, sont conçues.
Pâte à tartiner à la noisette, pâte à tartiner choco-noisettes, pâte à tartiner aux noisettes croustillantes, praliné à l’ancienne, caramel au beurre salé (la Bretagne s’invite dans la pâte), beurre de cacahuète et la petite dernière, la pâte à la praline rose… Miam miam miam !
La pâte à tartiner à la noisette est enjôleuse.
Les matières grasses ayant beaucoup déphasé sur la surface à l’ouverture du pot – compte-tenu des changements intempestifs de température en quelques semaines, il est nécessaire de procéder au départ à un touillage intensif de la matière pour que les ingrédients se synchronisent.
La robe de la pâte à tartiner est chaleureuse, virant entre le caramel et le roux. Le nez est saisi et captivé (ensorcelé) par la vigueur du parfum qui vient jaillir du pot dès son ouverture, les notes grillées répondant avec allégresse aux notes sucrées et caramélisées. La salive monte. La petite cuillère part – ou plutôt plonge – dans une consistance souple et quelque peu liquéfiée par la chaleur ambiante sans que cela n’en altère l’onctuosité, quelques amalgames demeurés au fond du pot ayant fait de la résistance au mixage préalable et promouvant dès lors la possibilité d’une mâche délicieuse en bouche. La texture de la pâte est lisse. En bouche, son fondant et son velouté font contrepoids à un croustillant sous les dents et à une modulation fibreuse sur la langue, des contrastes tactiles qui rendent la pâte pétillante dans sa partition aromatique : une attaque bien sucrée, une noisette bien grillée au palais, un cacao à la pointe amère en arrière-gorge, une ponctuation vanillée et une longueur épanouie.
Un praliné-noisettes de bonne facture, un tantinet trop sucré pour certains becs.
Déclinée dans sa version chocolatée, la pâte classique arbore une robe sombre, d’un brun profond, presque cuivré. Sa surface est satinée, caressée de reflets soyeux. Sa consistance, harmonieuse et qui n’a subi aucun déphasage quelconque, est crémeuse et veloutée, d’une épaisseur délectable, pour une texture veloutée et lisse. Son parfum est lacté, il s’en dégage des notes de crème fraîche généreuse, attisées par le sucre – le nez se voit immédiatement projeté dans le monde du lait concentré, régressif à souhait – une touche de cacao venant fournir de la profondeur au ressenti olfactif. Souple, la matière fond sur la langue avec moelleux et volupté pour un subtil équilibre aromatique entre un cacao qui domine d’entrée de jeu, complété par une imperceptible trace de grillé et de fruit à coque, la rondeur étant fournie par le côté beurré et la matière laitière de la pâte. Cette pâte à tartiner se déguste comme un exercice de style parfaitement maitrisé : entre caractère et douceur.