Noisette, sucre, cacao, poudre de lait, poudre de cacao, vanille, émulsifiant : lécithine de soja
28 octobre 2019 :
Lorsqu’un Meilleur Ouvrier de France Chocolatier met la main à la pâte entre deux sessions de confection de chocolats à déguster, de tablettes et de biscuits, voilà ce que ça donne : de la simplicité. Car c’est la base même de la pâte à tartiner la meilleure. Celle qui ne cherche pas à tout prix l’originalité, celle qui n’a pas l’ambition d’entrainer les papilles et le palais dans l’inconnu ou l’inédit. L’artisan français se contente de mettre sa touche personnelle – le pot rectangulaire joue le registre du raffinement, l’étiquette, élégante, apporte sa petite touche enfantine - à une recette ultra classique de pâte à tartiner à la noisette et c’est tant mieux ! Son parfum est envoûtant. Sa couleur est captivante. Sa surface, passée l’étape nécessaire du touillage pour que l’huile de la noisette reprenne position au cœur même de la pâte, est brillante et satinée. La petite cuillère effleure puis s’enfonce dans une texture épaisse, crémeuse, agrégée par endroits de réjouissants agglomérats (ils feront des étincelles en bouche). La pâte se fait bientôt souple et onctueuse. Et si le temps est désormais venu de lui jeter un sort, c’est elle qui prend les devants et jette au gourmand son sortilège. La noisette, sûre de son fait, jette des jalons imperceptiblement torréfiés dès l’attaque en bouche, secondée par une ligne plutôt raisonnable de sucre, sans saturation et accompagnée en fin de palais et en mode rétro-nasal par une certaine amertume produite par le cacao ainsi que par un zeste extrêmement délicat de vanille en arrière-plan. Les saveurs, généreuses et savamment équilibrées, réussissent à redonner de la couleur à une recette (de praliné) classique. N’est-ce pas dans les vieux pots que l’on fait les meilleures… pâtes ?