PATISSERIE TOURBILLON – Les pots à tartiner

6 mars 2025 : 

Le praliné croquant est, tout simplement, divin. Une petite merveille qui met en émoi les papilles. Il est, tout simplement… CRAQUANT et irrésistible. 

Sa couleur ocre, presque dorée, est un vrai rayon de soleil. Sa robe est délicatement ocelée, pixélisée, séductrice en diable, le regard lui glisse dessus avec des envies de la déshabiller séance tenante. Son parfum est d’une rare puissance, à faire de suite saliver. La noisette s’y fait reine, impériale, ourlée d’une ligne distincte caramélisée qui renforce son caractère hypnotique à l’olfaction. Sa surface est moirée, frangée de doux reflets. L’impatience gagne les sens, d’autant plus lorsque la petite cuillère se risque à égratigner la surface de la matière, laquelle produit alors un chuintement craquant à l’oreille, immédiatement suivi d’un son de mousse. Le sens auditif s’éveille tandis que la petite cuillère vient à la rencontre d’une texture légère et fluide, pour une consistance aussi granuleuse qu’elle n’est mousseuse Le contraste est enchanteur. 

La mise en bouche l’est encore plus (oui, c’est possible) : la matière croque puis pétille sous les dents et procure une immense joie tactile. Suivent sur la langue du mousseux et du fondant. Amollie par la chaleur buccale, le praliné se révèle de toute beauté régressive au palais. La noisette s’impose en lui tressant un tapis de notes grasses et grillées puis se fait plus espiègle en l’éclaboussant d’une ligne caramélisée en arrière-plan. Elle profite par ailleurs de la rondeur d’un chocolat au lait qui s’épanche en arrière-gorge, juste avant la déglutition, pour un effet rétro-olfactif gourmand et festif en allonge. 

Un praliné à l’ancienne, sublimé par le savoir-faire incomparable d’un Meilleur Ouvrier de France (entre autres) de la pâtisserie, Yann Brys, célébré pour sa création d’un pochage « tourbillon », pour carrière développée dans des établissements de prestige mais également félicité pour apporter à tous les becs sucrés qui n’osent ou qui ne peuvent franchir les portes intimidantes de tels hôtels, des régals confectionnés pour sa propre maison, la Pâtisserie Tourbillon.

On ne saurait toutefois faire abstraction, en dépit de l’émotion procurée par cette dégustation au grand cœur, de quelques limites qui sont peu compréhensibles pour une maison d’une telle classe et d’une telle exigence. Ces limites tiennent aux ingrédients utilisés, lesquels sont, d’une part, plus nombreux qu’on n’aurait pu l’imaginer pour un praliné, sont quasi-illisibles pour certains sur l’étiquette accolée au pot, ne sont pas listés sur le site web de la maison, semblent traduits de l’italien pour certain. La teneur en cacao minimum n’est, elle non plus, pas vérifiable.

Qu’importe à vrai dire, vu le plaisir éprouvé. 

Pour la version à tartiner chocolat tendre à la noisette, l’extase est totale.

Cette pâte à tartiner est un vrai…  Tourbillon de douceur et d’émotions. Elle emporte les sens dans la gourmandise la plus extrême et la plus jouissive et pourrait fort bien se passer de mots. Depuis sa couleur bien chocolatée, en passant par son parfum intense de fruits secs caramélisés, exalté par une pointe de cacao en arrière-nez, en passant par sa texture veloutée et son moelleux, son onctuosité et son fondant, tout y est pour que les papilles soient remplies d’étoiles côté flaveurs. Les fruits secs sucrés sont à l’entame, vivifiants et un délicieux chocolat vient apporter une rondeur lactée et généreuse, pour une arrière-gorge savoureuse et une allonge qui ramène à l’enfance et qui suscite la régression.

A vrai dire, c’est tellement bon et régressif qu’on en oublie que le produit est confectionné par un artisan de prestige et qu'il mériterait qu'on prenne son temps pour l'apprécier à sa juste valeur. On se l’arrache, les petites cuillères se bousculent pour l’atteindre, pas une bouchée ni une miette n’est perdue.

Du pur produit, goûteux, irrésistible.