Praliné noisette, chocolat au lait, beurre clarifié
Allergènes : Lait, protéines de lait et d’œuf, soja, traces d’arachide, traces de gluten, fruits à coque
17 décembre 2024 :
Fréquentée par les Bisontins et courtisée par les touristes, la Pâtisserie Baud, créée en 1923, dont l’expertise en pâtisserie (membre de la prestigieuse corporation Relais Desserts) s’est étendue de génération en génération au chocolat, à la glace ainsi qu’au salé avec son activité de traiteur-réception haut de gamme (inscription à l’association Les Traiteurs de France), fait partie des maisons historiques, familiales et locales auxquelles rendre visite lorsqu’on est de passage dans le Doubs.
La pâte à tartiner maison saura-t-elle faire oublier cette désagréable impression d’avoir toutefois affaire, dans la principale de ses boutiques, à une véritable usine et à un accueil pas vraiment à la hauteur de la réputation Baud ?
C’est parti…
Son packaging est épuré : un pot de plastique souple, surmonté d’un minuscule logo à l’effigie BAUD. Sa teinte est jolie, un marron clair et lumineux, proche du châtain et du beige.
A température ambiante (18°C, 19°C), la surface de la pâte est mate et lisse et son parfum, discret au déclipsage du couvercle, fait entendre des notes de noisette tressées de notes plus généreuses de… chocolat au lait. Les sens frémissent, les papilles s’éveillent. Alors que le regard glisse sur cette surface de matière pure et sans défaut, la petite cuillère vient l’égratigner et découvre une matière à la consistance dense, qu’il faut forcer un peu pour en prélever de quoi poursuivre la dégustation. Promesse d’une mâche gourmande tenue ! En bouche, la matière se fait veloutée puis fondante sur la langue. Elle délivre en premier lieu des notes lactées et beurrées, lesquelles laissent place à une noisette caramélisée puis, surtout, à un chocolat au lait d’une tendresse à faire retomber en enfance les becs sucrés (s’ils ne sont pas, en fait, restés de grands enfants), au point de s’achever sur une longueur qui en ferait tout simplement oublier aux papilles le praliné, jouant en principe partie égale avec le chocolat au lait d’après la liste des ingrédients disponible.
Réchauffée quelques secondes, la pâte retrouve toutes les caractéristiques de la régression gourmande : son parfum se fait plus intense en noisette et généreux en chocolat au lait, sa surface prend un aspect satiné et soyeux, sa consistance est de velours, fluide, souple, onctueuse, d’une épaisseur maîtrisée. La petite cuillère plonge dans un bain d’une matière nappante, enveloppante, excitante. Aguicheuse, voluptueuse, les sens tactiles sont exacerbés et à la fête : la petite cuillère est vite rejointe dans le bain par un bout de doigt baladeur, surexcité, totalement assumé, lequel ne manque absolument pas de faire le tour de la paroi du pot pour ne pas en perdre une seule… goutte (ou miette ?). En bouche, la pâte, moelleuse et fondante, est une invitation à la régression la plus totale. L’entame aromatique est lactée, avant que le timbre lacté ne soit supplanté par la partition d’un chocolat riche en rondeur et en douceur, pour conclure en arrière-gorge sur quelques notes plus grillées. La déglutition est du pur bonheur et le sucre, permet d’exalter, sur la longueur, l’alliance câline entre le praliné de la maison et un chocolat au lait pur doudou de l’enfance.
Pour les becs sucrés amoureux des pralinés et du chocolat au lait. Pour les becs sucrés qui cherchent à démultiplier les plaisirs de la dégustation (deux en une), il n’y pas à dire : la pâte à tartiner maison de la Pâtisserie Baud est irrésistible.