Sucre, huile de canola (Australie), huile végétale mixte (huile de colza (Australie), huile de palme (Malaisie), huile traitée), esters d’acides gras de glycérol), poudre de lait écrémé (étranger : Etats-Unis, France, Allemagne), poudre de lactosérum, lactose, poudre de Hojicha (Jeju), poudre de caramel, ester d’acide gras et de glycérine, lécithine
11 juin 2019 :
Sous des atours élégants, distingués et délicats, cette pâte à tartiner excelle dans son apparence. Depuis la finesse de son pot jusqu’à la noblesse de sa couleur bronze – un inédit – en passant par une étiquette raffinée et sobre, elle aguiche le regard. En particulier celui de l’esthète gourmet, qui sait associer le plaisir de l’objet au plaisir de la dégustation. A ouverture du pot, la subtilité perçue acquiert, en dépit d’un parfum très effacé et doucereux, une nouvelle dimension, bien supérieure au premier ressenti : la texture de la pâte est veloutée, soyeuse, luisante ; pour autant, aucun doute : sa consistance est d’une légèreté étonnante. On pourrait la croire lourde et crémeuse, il n’en est rien. Elle est souple, fluide, coulante. Elle dégage, par son fondant, une sensualité qui exacerbe les sens et ouvre les papilles.
Quel dommage que le pouvoir séducteur de la pâte ne puisse se développer, conquérir le palais et achever son œuvre en bouche ! Les papilles s’attendaient, confortées par la promesse étiquetée d’un thé torréfié d’origine japonaise, que celui-ci fasse son plein effet. Il n’en est rien : les muqueuses se réjouissent, bien sûr, de cette impression de lait concentré sucré, mais le palais est bientôt anesthésié par cette suavité. L’association entre les produits lactés, quels qu’ils soient, et le sucre, asphyxie clairement l’effet raffiné du thé. Seules des papilles expertes en la matière sauront réellement détecter les notes amères de ce dernier. En laissant patiemment infuser l’ensemble des flaveurs pour qu’elles révèlent vraiment le panel de leurs arômes.
La traduction officielle des idéogrammes coréens, merci à l’aide apportée par la jeune génération, justifie cette petite déception. En effet, la poudre de thé utilisée, issue de plantations soignées et choyées sur l’île coréenne de Jeju, vient terminer, et non commencer, une liste d’ingrédients dont la part belle est laissée aux produits lactés, aux matières grasses, aux exhausteurs de goût et aux excipients.
Alors oui, la pâte est élégante d’apparence, séductrice en texture et généreuse de cœur. Elle n’invite néanmoins pas à une quelconque cérémonie de… pâte à thé !
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