Sucre semoule, noisette, poudre de lait, fève de cacao, beurre de cacao, beurre clarifié, huile végétale (tournesol, karité)
Sans colorants
Fabriqué dans un atelier qui utilise du lait, des œufs, du soja, du gluten, des fruits à coque et des arachides
12 avril 2024 :
Quand on a affaire à un consultant en chocolat et pâtisserie français, installé aux Etats-Unis, reconnu mondialement pour ses talents d’enseignant et sollicité par de nombreuses vedettes et professionnels pour son expertise, qui cumule les milliers de followers sur Instagram, les millions de vue sur ses créations gourmandes, on en deviendrait timide.
Il ne faut pas. Car Nicolas Botomisy, rencontré lors du Salon du Chocolat de Paris en 2023, est tout sauf l’expert qui cherche à impressionner. A l’image du minuscule stand installé pour l’occasion, à l’image de son site internet, efficace et sans apprêt. A l’image de sa page Instagram où il prend lui-même le temps de réaliser les visuels de ses créations gourmandes, Nicolas est humble et d’une gentillesse sincère. Et ce n’est certainement pas parce qu’au moment de cet échange avec lui, sa mère le surveillait !
Il n’a pas hésité, pour finir, par offrir, le cœur sur la spatule, ce qui nous faisait de l’œil sans qu’on ose trop y croire : sa pâte à tartiner maison, spécialement conçue pour le Salon !
D’un format généreux et familial (300 grammes), doté d’une étiquette à la forme voluptueuse, qui, telle une vague, vient l’envelopper, le pot bénéficie de cette signature raffinée du chef pâtissier et consultant. Le ton est donné et les sens s’éveillent.
Ce d’autant plus que les ingrédients utilisés sont, pour certains, plutôt inédits voire étonnants. Du sucre semoule ? Du beurre clarifié ? On aurait envie de savoir comment Nicolas a finalisé cette recette, combien de tests lui-a-t-il fallu pour la mettre au point histoire qu’elle soit à son goût. On aurait, peut-être aussi, envie de savoir auprès de quel couverturier il s’approvisionne (Valrhona, maison au sein de laquelle il a longtemps travaillé ?), quant au cacao utilisé ainsi que la provenance, la variété et la proportion des noisettes utilisées pour confectionner la pâte.
Des détails qui n’empêchent nullement le bonheur tout simple de sa dégustation.
Il suffit de mettre en pause son sens de « critique amateur » et de privilégier l’émotion franche et immédiate qui nait dès la prise en main du pot. Sa couleur auburn, cuivrée. Sa surface lisse et mate, d’aspect soyeux, son parfum délicat où le sucre relaie un fruit à coque discret mais présent, sa texture veloutée, crémeuse, sa consistance onctueuse et moelleuse, comment ne pas craquer sur une pâte qui coche toutes les cases de la pâte gourmande ? La petite cuillère y plonge, un vrai bain de jouvence, et elle n’est pas la seule, suivez ce petit doigt qui lui aussi aurait bien envie d’en profiter…
La noisette domine dès la mise en bouche, sa salve grillée est rapide et intense, un vrai jaillissement ! Sa puissance vient à redescendre lorsque la matière commence à se liquéfier pour venir tapisser le palais, par un sucre présent sans être saturant et par des notes lactées généreuses. Il y a de la rondeur et de la grâce dans les arômes qui se propagent, pour conclure au moment de la déglutition puis en longueur sur un équilibre très harmonieux entre la note grillée de la noisette, la note lactée et la note sucrée, sans ponctuation nette : le voyage sensoriel se prolonge jusqu’au moment où, vraiment, les flaveurs disparaissent.
La pâte à tartiner de Nicolas Botomisy a ceci de fondamental, c’est qu’elle est si proche en texture et en goût des pâtes les plus appréciées du grand public, alors qu’elle est artisanale, qu’elle peut prétendre être une réelle alternative à l’industriel.