MĀNOA CHOCOLATE – O’Ahu Island Mililani 70% Dark Chocolate
Cacao, organic cane sugar, cocoa butter
MĀNOA CHOCOLATE – Hawai’i Islans Kealakekua 70% Dark Chocolate
Cacao, organic cane sugar, cocoa butter
6 octobre 2024 :
MĀNOA (dont on a rencontré l’équipe au Salon du Chocolat de Paris), c’est une chocolaterie en bean-to-bar créée dans l’Etat d’Hawaï, qui fait renaître et sublime la filière cacao locale, la valorise sur l’ensemble de la chaîne, depuis les producteurs qui collaborent au projet jusqu’à l’emballage manuel de toutes les tablettes, lesquelles sont conçues avec des matières naturelles, nobles et peu ou pas polluantes. De la belle ouvrage !
On apprécie, ainsi, pour les deux tablettes sélectionnées pour la dégustation, leur packaging, cette matière brute et naturelle, les encres végétales, l’élégance du visuel général. L’attention est attirée par le dialogue qui s’instaure sans coup férir, avec harmonie, entre un dessin dont la finesse se rapproche de la plume de Gustave Doré et la typologie en relief, gaufrée, dorée, dont la marque graphique contemporaine met en valeur le logo, ce vocable tiré du dialecte hawaïen. On ne croit pas si bien dire : en s’appesantissant sur les dessins, n’y voit-on pas, d’un côté, un paysan qui porte des marchandises face à des cases traditionnelles, et de l’autre, des embarcations traditionnelles qui longent les côtes ?
On apprécie ces bandeaux de couleur qui, sans avoir besoin d’égayer des visuels austères dans leur ton sépia, permettent de distinguer les tablettes entre elles ?
On apprécie la manière dont leur étuis se déploient et se referment naturellement, ainsi que les informations pédagogiques inscrites à l’intérieur. Enfin, pour conclure sur le packaging, on apprécie les profils aromatiques mentionnés au recto des l’emballage, lesquels permettent ainsi au dégustateur de tester ses papilles, de les éduquer et de procéder comme il le souhaite à des dégustations comparatives et simultanées. Le petit plus, la suggestion, sur les faces latérales des étuis, d’accords entre chocolat, vins et bières.
Les tablettes présentent un format délicat et forment un produit qui mériterait d’accompagner, par leur présentation raffinée, une cérémonie du thé. Leur moulage est à la fois moderne (cubiste, du Mondrian sans ses couleurs) et gracieux.
Si la robe de la tablette « rouge » est marron sombre, celle de la tablette « orange » s’affiche d’un cuivre plus prononcé. Les deux tablettes sont fermes en prise en main et leur épaisseur est à la fois gourmande et raffinée. Les morceaux se séparent avec netteté et procurent ce délicieux clac attendue par l’oreille. Le chocolat croque sous les dents et fond avec modération.
Leurs différences tiennent à leur puissance aromatique respective. Dégustées à l’aveugle, les ressentis sont confortés par la suite par les profils aromatiques affichés sur les étuis. Ainsi, pour la tablette « rouge », les notes qui se libèrent au palais sont d’une rare puissance fruitée (particulièrement de fruits jaunes), où la banane abonde sur l’ananas et vice-versa, avec des notes d’épices florales sublimées par une intensité olfactive fruitée. En longueur, ce tapis fruité prend de l’acidulé, lequel est apaisé par un sucre parfaitement dosé. Il y a une sacrée typicité dans cette tablette.
La tablette « orange » est également racée. Sa typicité s’impose par la puissance cacaotée qu’elle dégage et par des arômes rugueux, qu’on dirait fermentés, qui font penser au cuir ou au tabac, pour une longueur majestueuse.