28 octobre 2015 :
Prendre le petit pot de verre en main, en apprécier l’étiquette, fermer les yeux ; sur ce banc en bois où vous vous êtes assis, quelques éclats d’embruns salés, venus d’un océan tout proche, vous éclaboussent. La mer n’est pas déchaînée, tout juste un peu agitée. Sa couleur oscille. Il ne fait pas froid mais le vent souffle par rafales, il est sur le point de devenir affrontement sur les terres. Prendre le petit pot de verre en main et écoutez: ces petites mamies de Saintonge, ensemble dans les cuisines, à bavarder, en patois, tout en touillant des marmites où fond le sucre, la crème laitière, le beurre baratté. Elles attendent le retour de leurs hommes, fatigués d’une journée passée dans les champs ou sur l’eau. Elles savent : les galettes adoucissent les fins de journée, le caramel redonne le sourire. Et si, vous aussi, vous glissez votre petite cuillère dans ce petit pot de verre, vous y prélevez un petit nectar doré, mordoré, et onctueux, à peine coulant. Vous aussi, vous sentirez ces parfums caramélisés et ressentirez la chaleur du foyer charentais. Vous aussi, vous percevrez ces murmures, ces histoires, ces contes, chansons et poésies léguées par un troubadour de la Charente-Maritime, dit Goulebenéze, qui a accepté de transmettre son héritage à la famille d’un artisan pâtissier et confiseur local, défenseur des gourmandises locales.