Pâte à tartiner noisettes-amandes à l’huile d’olive extra vierge®
Noisettes torréfiées, amandes torréfiées, chocolat noir 72%, sucre, huile d’olive extra-vierge de Provence (Domaine de Cugis)
12 août 2024 :
Où il est question d’huile d’olive extra-vierge et de pâte à tartiner 100% made in France.
Ou il est question d’une reconversion réussie depuis 2019 pour un consultant, Gilles Buisson, lequel réussit depuis 2019 son pari de remettre en état les 250 oliviers, dont certains centenaires, plantés sur un hectare d’un terrain délaissé par la famille, de les chouchouter comme jamais en passant en production artisanale et manuelle, sous les normes de la bio.
Où il est question d’une passion qui entraîne l’oléiculteur à tout mettre en œuvre pour valoriser le terroir et l’excellence, en s’impliquant en particulier dans des mouvements et coopératives dont l’objectif est de redonner toutes ses lettres de noblesse au « vrai » huile d’olive, c’est-à-dire l’huile d’olive extra-vierge.
Ou cette quête de sens le conduit à participer à de nombreuses compétitions, dont son huile d’olive sort multi-primé à l’international depuis 2021.
Où, ne manquant d’aucune imagination et de créativité pour se démarquer de la concurrence, le Sieur Buisson propose, de surcroît, une pâte à tartiner confectionnée avec son huile d’olive, pâte à tartiner validée par des Chefs, ce qui justifie sans doute de son appellation : l’Elixir des Chefs. Un accessoire de choix pour les gourmands, pour les gourmets, pour tous les becs, qu’ils soient salés ou sucrés (c’est l’un de ses premiers atouts), qu’ils soient ou non « veggies ». Cette pâte à tartiner, c’est du 100% naturel.
Pour s’en convaincre, rien de mieux que de prendre le pot en main, non ?
Son étiquette, de fond clair, est sobre sur le plan graphique, avec un rien de désuet qui a son charme. L’œil est attiré, forcément, par son appellation, par le petit drapeau français qui garantit une fabrication française ainsi que par le petit autocollant ajouté pour informer le consommateur d’un prix remporté en 2021. Effet marketing bling-bling galvanisant.
Si le verre du pot laisse transparaître une belle couleur marron, l’huile d’olive s’est désolidarisé de la matière et a déphasé en surface, produisant une couche légèrement verdâtre – oui, il y a donc de l’huile d’olive dans la pâte !
Dès l’ouverture du pot, le constat se confirme : la surface est trouble et la couche d’huile plutôt importante. La petite cuillère s’en donne à cœur joie, avec un vigoureux coup de poignet pour la soutenir, histoire de rendre son homogénéité à la pâte, alors que quelques menus amalgames ont commencé d’assécher le fond du pot. Cette étape passée, on approche le nez du pot pour s’imprégner d’un parfum mesuré, équilibré, composé principalement de notes grillées produites par les fruits à coque, sur lesquelles viennent se greffer une note olivée subtilement et justement dosée. C’est tout l’enjeu, en cuisine et en particulier dans les recettes sucrées, de s’assurer que l’huile d’olive ne soit pas trop vivace, n’ait pas un effet saturant et n’altère pas de trop la structure globale du produit, que ce soit olfactivement ou gustativement.
A cette phase de la dégustation, le nez est séduit et les papilles s’éveillent.
La surface de la pâte, désormais lisse, permet à la petite cuillère d’aller à la rencontrer d’une texture veloutée et soyeuse. La consistance en est onctueuse, nappante, d’une souplesse qui permet toutes les utilisations : en sauce, en crème, en accessoire de recette ou, c est ce qu’il y a de mieux vraiment, telle quelle à la petite cuillère pour en apprécier la quintessence.
A l’entame en bouche, la pâte se fait fondante et dénote une éphémère sensation fibreuse. Sa mâche, fournie par les rares amalgames rescapés du touillage à la petite cuillère, est gourmande et réjouissante. Les papilles s’étonnent des flaveurs qui se libèrent strate par strate au palais ainsi qu’en arrière-nez : d’abord le goût d’un cacao plutôt noir sans être amer, étalonné par la note grillée des fruits à coque pour une déglutition qui profite de la rondeur de l’huile d’olive, discret mais perceptible dans sa substance et sa signature aromatique. Sans que, jamais, le matériau soit confondu ou saturé par le sucre, lequel semble quasi-inexistant. En longueur, le mix cacao-fruits secs fonctionne à merveille.
Certaines questions demeurées sans réponse ou éludées rendent perplexes ou refroidissent un peu les amateurs éclairés, surtout quand on sait que Gilles Buisson est un parfait communiquant. En l’occurrence, aucune information fiable n’a pu être obtenue sur la provenance des amandes. De même, l’origine des fèves de cacao ainsi que l’approvisionnement prêtent à interrogation. Enfin, on se demande où cet Elixir est véritablement confectionné, comment et par qui exactement ? Ne s’agirait-il que d’un pur produit marketing ?
Néanmoins, ces éléments perturbateurs n’empêchent pas la dégustation : il serait dommage de perdre une seule goutte d’un nectar bénéficiant des bienfaits d’une olive… française !