Sucre, Arachide, Huile Végétale, Poudre de cacao, Lécithine de soja, Arôme noisette
16 août 2019 :
Une pâte à tartiner carrément trop bonne, dans le super miam-miam du terme.
Pas vraiment gagné au départ :
- dénichée dans une épicerie africaine plutôt crasseuse ;
- vendue en seau plastique, dont le couvercle est lui-même poussiéreux ;
- proposée dans un format propre à rebuter l’estomac ;
- présentée sous une étiquette thermoformée dont le graphisme est basique et très grande distribution : une épaisse tartine de pain badigeonnée d’une bonne couche de pâte, sur fond composé de trois couleurs : le marron, le rouge et le jaune.
Et ben justement, tout cela attise la curiosité, allèche les papilles, pour celles qui aiment les défis et qui n’ont peur de rien. Parce qu’une pâte à tartiner, industrielle ou pas, fabriquée au Cameroun, cela ne court pas vraiment les rues. Alors, « bon » ou « beurk », on s’en fiche un peu !
Grâce à la CHOCOCAM, seule chocolaterie-confiserie nationale, qui existe depuis 1967 et qui ne cesse de se développer, la filière du cacao camerounais étant en train de renaître petit à petit, le dépaysement et l’enchantement sont assurés !
Attention, l’expérience requiert une volonté de fer : pour la rendre intense, il faut éviter de poser ses yeux sur l’étiquette, cela évite de se laisser influencer. Et laisser faire ses sensations !
Son parfum est carrément inattendu. De l’arachide à plein nez. Ca fait saliver, ça ouvre l’appétit.
Le seau, si peu esthétique, fournit lui aussi une source de plaisir régressif parce qu’il est souple et qu’on peut le presser des doigts.
Dedans cette potion camerounaise à la très belle couleur chocolatée, sombre et brillante, qu’il convient de bien touiller, longtemps, longtemps, avec énergie, pour que la couche d’huile remontée à la surface disparaisse, que du bonheur. La texture est moelleuse, épaisse, quelques agglomérats plus résistants que d’autres au malaxage intensif accentuent l’effet excitant de la dégustation. D’autant plus que les narines sont toujours complètement conquises par ces volutes explosives d’arachide, désormais matinées de sucre et de chocolat.
Il faut plonger sa cuillère plus profondément dans le seau. Et plouf ! Effet vertigineux garanti. La dégustation à l’aveugle confirme ce que l’étiquette, déchiffrée après-coup, mentionne : le goût est détonnant, un mélange énergique de cacahuète et de chocolat, pour une régression totale. Vive la tartine gourmande sans culpabilité, sans se poser de questions !
A en rugir de plaisir. Ne parle-t-on pas des Lions du Cameroun ?
La liste des ingrédients, lue après coup donc, confirme les émotions qui jaillissent durant la dégustation. Le goût de la pâte est vraiment, vraiment unique.