


Pâte à tartiner Chocolat Gianduja noisettes
Sucre, chocolat gianduja NOISETTES 30 % [NOISETTES (Italie), sucre, poudre de cacao faible en matières grasses, beurre de cacao], huile de tournesol , LAIT écrémé en poudre, NOISETTES (Italie), protéine de LAIT, émulsifiant : lécithine de SOJA, arômes naturels
Peut contenir d’autres fruits à coque et de gluten
2 juin 2025 :
La boulange s’enflamme pour la pâte à tartiner. C’est Le produit tendance, mode, qu’il fait bon présenter sur les présentoirs pour appâter l’amoureux de la viennoiserie et le féru de pain. La maison Eric KAYSER n’aurait pu passer outre les possibilités offertes par ce produit de niche et s’empare du sujet d’une manière bien curieuse. Sa pâte à tartiner, qui figure sur ses catalogues en ligne, n’est pas vendue en boutique ; c’est son avatar qui l’est, grâce au formidable levier constitué par le concept-store parisien Baguett. (marque et enseigne KAYSER) et sa clientèle branchée.
L’avatar présente super bien – l’impact marketing est assuré. La pâte à tartiner est mise en valeur par une étiquette graphique extrêmement simple et attractive. On mentirait en affirmant ne pas avoir cédé à la tentation à cause de ce personnage croqué au feutre épais, de corps rebondi, doté d’une vraie baguette de pain en guise de bras ; on mentirait aussi de ne pas avoir craqué à son soupir d’aise (ou d’urgence) « ho la la chocolat », le tout dans des couleurs qui rappellent le logo de l’enseigne.
Le piège se referme. Qui résisterait à de tels signaux en ressortant vite fait de la boutique sans le pot dans son sac ?
La lucidité revenue, c’est là que les choses commencent à se gâter, au fil des étapes suivies pour procéder à la dégustation. D’abord, tout est classique : une jolie robe chocolatée, claire et lumineuse ; des matières grasses qui ont migré en surface qu’il faut faire disparaître en mélangeant la matière ; une surface qui retrouve alors de la prestance : lisse et satinée, voilée de quelques traces huileuses pas bien méchantes en soi.
Côté nez, là, rien de bien dramatique mais une petite alerte se met à tinter dans la tête : le parfum est vif et explosif mais… porté par un sucre et une note lactée généreuse qui semblent asphyxier la noisette de sa puissance. On fait fi de la petite clochette, les sens sont émoustillés et cette odeur met l’eau à la bouche. Ah, l’appel du sucre !
Côté tactile, on se rassure. La petite cuillère plonge au cœur d’un matériau velouté de texture, dont la consistance est onctueuse et nappante comme il se doit. On aime. De même, on aime le fondant et cette liquéfaction de la pâte dès la mise en bouche.
Ces quelques atouts du produit ne suffisent néanmoins vraiment pas à en cacher les défauts. Dès l’entame et jusqu’en longueur, le sucre est omniprésent et accapare les sens au point d’en faire oublier la noisette, dont le pourcentage montre pourtant l’effort réalisé par la maison pour aller au-delà de la moyenne des pâtes de base ; au point d’en faire oublier l’immense richesse du gianduja, lequel, lorsqu’il est bien maîtrisé dans sa confection et associé à des ingrédients parfaitement dosés entre eux, est d’une gourmandise incomparable. Quant au chocolat, euh, oui, écrasé par le sucre ?
N’est pas maître de la pâte à tartiner tout boulanger qui veut… !!!
Cette pâte à tartiner plaira aux becs sucrés qui restent toujours attachés à Nutella ou des produits proches en goût. Les papilles plus affûtées auront un avis contrasté : écœurées pour certaines, circulez-y-a-rien-d’intéressant pour les autres.