Jus de citron vert, crème beurre, lécithine de soja, glucose, sucre, monostearate, basilic, zeste citron vert
22 décembre 2018 :
Découverte lors du Salon du Chocolat de Paris de novembre 2018, cette pâte à tartiner est étonnante et… vivifiante. La preuve, s’il en fallait une, de la créativité d’un artisan réputé, qui ne vit pas sur ses acquis et qui cherche sans cesse la nouvelle approche, l’innovation, l’inattendu pour des papilles curieuses et ouvertes aux expériences. Quelles bienheureuses fait-il !
Le regard est piégé par le mot « basilic », aromate peu coutumier des recettes sucrées. Il est également plus que captivé par la couleur dorée et miellée de la pâte, ses reflets oscillant entre le vert amande et le vert pomme.
La claque, ou le coup de fouet, on le doit au parfum de la pâte. Un parfum BASILIC. Il saute carrément au nez, sa fulgurance est indicible, impérieuse. Le basilic ne fournit qu’une lucarne étroite à l’effluve caramel, pour un créneau encore plus restreint à la pointe acidulée du citron. Le basilic n’a pas le triomphe modeste… Les narines ont à peine le temps de se remettre de l’émotion que les sens tactiles sont pris de court par une texture fluide, souple, presque trop liquide. Un vrai bain de velours, lisse, langoureux et régressif. En bouche, les sensations se renversent, de manière suffisamment impressionnantes pour être décrites : d’abord, la morsure très incisive du citron, qui vient titiller le bout de la langue ; elle est aussitôt suivie par la suavité crémeuse du caramel ; le basilic, épuisé par l’énergie déployée en parfum, se fait plus discret : il arbore une saveur vive, exotique, fraîche, presque anisée, mais plutôt en arrière-gorge. Infusée sans doute, l’herbe fait le liant de la pâte, elle lui donne son cachet, son tonus, sa légèreté, sa subtilité et sa préciosité. Il en résulte des sensations à l’image du ressac : des vagues fortes d’abord, un reflux de douceur ensuite.