Poudre de cacao*, sucre de betterave français*, huile de pépins de raisin*, noisettes du Piémont (Italie)* 12%, lait breton en poudre*, lécithine de tournesol*
*Issus de l’Agriculture Biologique
Allergènes : Fruits à coque
11 septembre 2024 :
Quand Alain Chartier, Meilleur Ouvrier de France Glacier, Champion du Monde de Desserts Glacés, talentueux chocolatier et pâtissier (éminent membre Relais Desserts) et invétéré transmetteur de ses savoirs, ajoute à son tablier professionnel bien garni bien garni une chocolaterie, dont les portes et le laboratoire ouvrent en 2022 dans sa Bretagne, on ne saurait refuser ce pot de pâte à tartiner qui, lors du Salon du Chocolat de Paris en 2023, nous fait de l’œil sans qu’on ose trop s’approcher – par timidité – et qui nous est gracieusement offert par l’équipe présente.
Une longue phrase pour dire… que oui, avouons-le, la pression est bien toujours présente au moment de la dégustation. Certes, l’équipe a sans doute oublié qu’un article devait être rédigé sur le produit, depuis le temps. Il n’empêche : il faut que la plume se montre à la hauteur.
Heureusement, et modestement, l’expérience et les années passées la petite cuillère dans les pots font qu’on se laisse naturellement subjuguer par cette robe ténébreuse, qui transparait sous le verre solide du contenant. Une robe soulignée par l’élégance contemporaine de l’étiquette du pot, dont le fond noir est éclaboussé par un vert venant rappeler que la pâte est bio et labellisée sous les normes de la production paysanne locale et du commerce équitable, sans omettre le minuscule bandeau tricolore du MOF !!!
La subjugation visuelle efface le trac. La gourmandise gagne, la salive monte et oui, on va l’ouvrir, ce pot !!!!
Un parfum cacaoté, profondément fruité, en jaillit, d’une belle puissance. Il saisit le nez. Le regard, de nouveau, s’émeut de cette robe d’ébène qui tire sur le cuivre sombre, de cette surface balayée de reflets, signe d’un déphasage des matières grasses en cours, interrompu avec facilité par un mixage de quelques secondes à peine. La matière est fluide, souple, onctueuse. Elle a de l’épaisseur et enrichie de quelques boursouflures, lesquelles cachent des éclats grossiers d’un caramel dont la note sucrée s’invite également en arrière-nez. Un vrai bain de velours vient enrober la cuillère.
La pâte affole encore plus les sens en bouche. Les contrastes qu’elle offre entre un croustillant (presque du craquant) savoureux sous les dents, procurés par ces éclats de caramel plus ou moins délicats, ce moelleux et ce fondant sur la langue sont trustés par l’harmonie généreuse et gourmande créée, au palais, entre un chocolat corsé et fruité similaire dans sa consistance à celui d’une fondue et la fougue du caramel. Les sens ne sont pas charmés, ils sont ensorcelés, conquis.
Enfin, une pâte à tartiner qui a du chien, du corps, du caractère. Une pâte à tartiner justement sucrée, ni trop peu ni pas assez, qui a l’audace de placer en rôle secondaire la noisette du Piémont et de minimiser les flaveurs lactées (on ne saurait néanmoins pas omettre d’indiquer que la maison s’approvisionne en circuit très court) pour rendre ses quartiers de noblesse à un chocolat malgache costaud, avec l’aide malicieuse et hautement régressive d’un caramel croquant.
C’est une vraie tuerie.