un essai sur les méfaits de la mondialisation, via le chocolat

19 décembre 2021 :

Résumé : La fève de cacao : une denrée qui, avant d’être transformée en chocolat pour régaler petits et grands, s’inscrit, comme d’autres denrées, dans le grand manège de la mondialisation. Avec tous les avantages et, surtout, tous les inconvénients que cela comporte… 

Avis : De la fève jusqu’à la tablette de chocolat : il y en a des étapes à respecter de bout en bout pour que le produit parvienne entre les mains du consommateur final. Des étapes dont la complexité en terme de savoir-faire et l’opacité en terme commercial n’ont cessé de jouer à l’élastique en suivant les évolutions de la mondialisation. Voilà pour le programme de ce petit opuscule.

Sa première de couverture, conçue pour imiter les publicités désuètes, à l’ancienne, qui donnaient à l’époque envie de consommer du chocolat, suscite bien l’appétit. Elle est gourmande par son dessin et ses couleurs. Elle fait également saliver par des détails qui rendent l’image bien moins naïve qu’elle n’en a l’air. Comment, par exemple, interpréter le regard circonspect de cette petite fille qui, une poupée dans une main et un doigt dans la bouche, contemple un globe terrestre sur lequel est planté un petit drapeau suisse ? Pourquoi le drapeau helvétique et pourquoi pas le drapeau belge ou le drapeau français ?

Court, cet essai aborde sous un angle original, celui du cacao et du chocolat, l’ouverture du monde à la mondialisation tous azimuts, au capitalisme et aux méfaits entraînés par un système qui, face à l’épuisement des ressources naturelles, à la destruction de l’environnement, demeure néanmoins en roue libre, alimenté par des industriels et des politiques qui cherchent le court-terme plutôt qu’une réflexion sur la durée. Un appel à la surconsommation, donc à la surproduction, dont à la baisse mécanique des prix ce qui, par voie de conséquence, aboutit à une destruction de l’environnement, à une accélération de la paupérisation des sociétés et à la prégnance d’une traite humaine contemporaine. Le tout pour alimenter les bénéfices des industriels et autres actionnaires du secteur.

Tout cela, on le sait. Mais lire cet essai, qui émet des constats sans chercher réellement à faire basculer le lecteur d’un côté ou de l’autre, c’est, tout à coup, comprendre que, de la fève à la tablette, certaines étapes du travail sont peu reluisantes, tenues secrètes pour éviter le scandale ; et surtout, toutes sont liées par un maître-mot : consommer, consommer, consommer. Cet essai pourrait se lire deux fois de suite, la première fois en le croquant d’un coup, de manière goulue ; la seconde fois en le dégustant, chapitre par chapitre, paragraphe par paragraphe, pour en tirer toute sa substance et ses arômes (littéraires), de forme et de fond.

Et si, à l’issue de sa dégustation, vous relevez les yeux et hésitez à vous lever pour aller machinalement prendre un carré de chocolat ou vous préparer un chocolat chaud, en sachant que des guerres humaines, commerciales, territoriales et environnementales sont à l’œuvre pour que jamais vous ne manquiez de votre gourmandise préférée, alors l’auteur aura réussi son pari : vous amener à comprendre qu’il faut favoriser désormais le chemin qui mène à un chocolat 100% vertueux. Même si ce chemin reste semé d’embûches, en dépit des premières balises créées par des projets encourageants.

Un essai documenté, d’une franchise indéniable, à consommer sans modération.  

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