Les Mangeuses de chocolat

4 octobre 2021 :

Résumé : Séance de psychothérapie de groupe. Animée par une thérapeute, trois patientes, Marielle, Elodie et Liliane, cherchent à guérir d’une même addiction : celle du chocolat. Pourtant, au fil des dialogues et discussions qui s’enchaînent, la thérapeute se retrouve dans l’incapacité de mener à bien son travail. De guerre lasse – et parce qu’elle aussi est humaine – elle en oublie son rôle. Oui, elle aussi a aimé le chocolat…

Avis : Un texte de théâtre à lire et à déguster… au second degré ? 

Attention, dans cette pièce de théâtre, le chocolat est ainsi abordé de manière originale, pour ne pas dire inédite. Sous ses airs bienveillants, rassurants et gourmands, il cache des dangers. Ceux-ci ne sont pas seulement liés aux dégâts corporels qu’il peut induire, mais aux méfaits que sa consommation peut provoquer pour l’esprit. L’auteur belge laisse filer sa plume pour disséquer, par le prisme du chocolat, les égos et les failles. Il le fait sans se prendre véritablement au sérieux. Ses dialogues frôlent, voire adoptent les codes du vaudeville, pour faire sourire et pour rire le lecteur / le public. Pas besoin de pousser le bouchon, pardon, la bouchée de chocolat très loin pour que les personnages s’emportent et se confrontent les unes aux autres. La partition est, ainsi, aussi réflexive sur les thématiques psy déployées que drôle, presque absurde, sur la manière de les aborder. Au fil des pages, les caractères se révèlent, tant par ces bribes de passé révélés aux autres que par un goût du chocolat (belge) qui diverge pour chacune. Forcément, avec de tels ingrédients, comment faire qu’une thérapie de groupe puisse réussir ?

La pièce de théâtre s’offre, dans sa construction et dans le développement des interactions entre personnages, enfantine et innocente,  à l’image d’un chocolat lacté, doux et sucré ; caustique et astringente comme peut l’être un chocolat noir corsé.

Au lecteur, donc, de se faire sa propre définition de la saveur du texte (et, le cas échéant, de sa transposition sur scène). Cela ne l’empêchera certainement pas de continuer, de retour à sa vie quotidienne, de déguster son petit chocolat comme il l’entend, comme il le sent, quand l’envie lui prend.

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