Résumé :

Eva Thorvald, abandonnée par sa mère dès ses premiers mois mais élevée avec amour, grandit et se construit – et se guérit ? - autour d’une passion qui lui vient de son père Jarl : la cuisine, les produits de qualité, les arômes, les saveurs… Ses expériences, multipliées depuis l’adolescence en cachette de ses parents adoptifs, au gré des rencontres qu’elle fait, heureuses ou moins heureuses, lui permettent peu à peu de se bâtir une certaine célébrité dans le milieu et vis-à-vis des amateurs de nouveaux talents. Tout en refusant de céder aux codes et privilèges du genre…

Avis :

La cuisine vue comme une aventure et comme l’emblème de l’ouverture au monde et de l’ouverture à la richesse apportée par sa relation au vivant et à l’autre. La cuisine vue également comme une thérapie, consciente ou non, des blessures intimes avec lesquelles, face auxquelles, contre lesquelles, grâce auxquelles l’être se construit et évolue au fil du temps qui passe. Un roman initiatique et d’apprentissage, écrit avec simplicité, sincérité et spontanéité – on le dirait presque rédigé d’un jet – sur l’identité et la manière de s’assumer tant vis-à-vis de son entourage que vis-à-vis de soi. Organisé de manière chronologique pour accentuer les évolutions et choix de vie d’Eva entre l’adolescence et l’âge adulte, le récit est tourné autour de sa passion pour la recherche culinaire et pour son envie, son besoin, de faire partager ses trouvailles et ses coups de cœur. Un mode de vie et d’offrande nécessairement lié au traumatisme qu’elle a intériorisé d’être abandonné par sa mère dès ses premiers mois d’existence. Par la cuisine, elle cherche à unir, réconcilier, se réconcilier avec elle-même, au point où, en partant de plantations clandestines dans un placard de sa chambre jusqu’aux dîners conceptuels et gastronomiques qu’elle organise comme elle l’entend, où elle le veut et pour des prix prohibitifs, pour des clients sélectionnés et sur liste d’attente, elle renoue avec des êtres qu’elle a, dans le passé, croisé, rencontré ou avec lesquels elle a échangé. Jusqu’à retrouver, sans le savoir, sa mère biologique... La cuisine est un art généreux qui ne saurait se suffire à lui-même. La dégustation la magnifie, l’amplifie et lui confère son cachet et son originalité, y compris pour des plats ou des recettes qui semblent triviales voire trop classiques. Un roman culinaire et gourmand, agrémenté de nombreuses recettes – pour les friands du sucré, des confiseries, des pâtisseries, des gâteries au chocolat, rendez-vous directement et sans attendre au chapitre consacré aux « barres » et au concours de « La Petite Noisette » du Minnesota, car ça donne TROP ENVIE - dont l’auteur se sert pour rendre, avec maîtrise stylistique, humour et poésie, sa vision de la société américaine et de ses milieux sociaux et économiques. La gastronomie n’est-il pas le langage universel par excellence ? Celui qui lie les êtres humains entre eux ?

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