Le Maître Chocolatier BD 3 tomes

Tome 1 : La Boutique

Tome 2 : La Concurrence

Tome 3 : La Plantation

Alexis Carret, talentueux chocolatier, créatif et animé d’un très bon esprit d’équipe, travaille au sein d’une des maisons parmi les plus anciennes et les plus réputées en Belgique. Confronté à un employeur qui reste sur les acquis du passé, qui se méfie de la nouveauté et qui, surtout, exploite ses équipes, il démissionne brutalement à la suite d’un énième incident. Clémence, son amie d’enfance dont il est secrètement amoureux et qui est graphiste, saisit cette opportunité pour lui faire comprendre qu’il doit mettre son talent à son propre service. Elle lui fait rencontrer Benjamin, commercial. Alexis se méfie d’abord de cet individu qu’il trouve suspect et qui tourne autour de Clémence. Il se laisse néanmoins bousculer et dépasser par les évènements : sans comprendre comment son partenaire s’y est pris, il se retrouve entrepreneur, artisan chocolatier libre de réaliser les produits dont il rêve et de créer les associations aromatiques et gustatives qui sont sa signature. Désormais, toujours escorté de sa fidèle Manon, sourde-muette dont il est amoureux, il est à la tête de la boutique-atelier CARRET DE CHOCOLAT. Une boutique dont les produits, de qualité et limités en nombre, va susciter l’engouement mais également des jalousies professionnelles. Elles ne sauront pas arrêter le chocolatier, qui, au-delà des difficultés éprouvées face aux contraintes de gestion matérielle et administrative de son commerce, s’obstine dans sa quête du chocolat parfait. Pour cela, il est prêt à trouver la plantation, le producteur qui satisfaire ses exigences : elle existe, elle est de petite envergure mais d’une richesse humaine incomparable. Et elle se trouve au Vietnam.

Ce qu’Alex, ce que Clémence, ce que Manon ne savent pas, mais ce que le lecteur sait dès la première planche, c’est que Benjamin est criblé de dettes et menacé par un réseau mafieux.

On comprend dès lors mieux pourquoi le travail des scénaristes et du dessinateur s’étend sur trois tomes. Plus qu’une saga, le Maître Chocolatier surfe allègrement sur plusieurs codes de genre. Le premier tome pose le cadre et l’atmosphère  et présente les personnages, il fait office de prologue à une intrigue sulfureuse et tendue qui est développée dans les tomes suivants, avec son lot de rebondissements. Et le plus épatant, c’est qu’il s’en passe des choses, dans le milieu du chocolat, bien en amont de sa dégustation proprement dite ! 

Professionnels et amateurs s’y retrouveront : indéniablement, les auteurs de la bande-dessinée ont été à bonne école et se sont immergés dans le milieu de la fabrication du chocolat. A bonne école, ils profitent de la mise en place de l’intrigue pour évoquer le travail du chocolat, les processus qui conduisent de la récolte de la fève à sa transformation en bouchée ou en tablette. Ils mettent l’accent sur le « bean-to-bar » et le mouvement actuel qui veut que le chocolatier cherche à réaliser son produit à partir de fèves, ou de couvertures individualisées, qu’il a sélectionnées. Ils mettent en avant le savoir-faire et la technique au fil des étapes qu’il faut franchir pour créer le produit. Ils précisent que les arômes sont indispensables à la qualité. Bref, une immersion totale dans les coulisses, c’est-à-dire dans les cuisines, les laboratoires, les ateliers des confiseurs et chocolatiers qui créent ces produits que nous dégustons sans trop savoir comment ils sont conçus.  Avec le petit plus : montrer qu’il est possible de former et de travailler en toute confiance  avec des personnes handicapées, comme l’est Manon, sourde. Et comme le sont les employés vietnamiens de cette minuscule plantation dirigée par un « Professeur » énigmatique et intransigeant sur la qualité de ses cacaoyers, cabosses, fèves et processus de transformation.

Cette bande-dessinée permet de s’évader par son récit et de s’informer (sur les planches dessinées mais également grâce au petit fascicule pédagogique ajouté en fin de tome) sur l’histoire du cacao, sur le métier de chocolatier, sur les étapes de transformation de la fève jusqu’au produit fini. Il rend hommage aux artisans qui cherchent avant tout la qualité et le goût et qui remettent ainsi sur le devant de la scène un chocolat vraiment bon et souvent très chouette, aussi, à regarder. Ne dit-on pas qu’on aime manger ce qu’on aime regarder ?

On ne remerciera jamais assez les auteurs de s’être assuré des conseils avisés d’artisans chocolatiers bordelais pour leur suivi d’une bande-dessinée aussi pédagogique que gourmande.   

 

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