La Cinquième Saison - un roman vénitien

6 janvier 2025 : 

Résumé : 

Lorsqu’un gigantesque paquebot de touristes s’encastre dans l’un des canaux de Venise, le Temps s’arrête brutalement. Il est nécessaire pour les Hommes, à commencer par les Vénitiens eux-mêmes, de se poser les bonnes questions sur leur rapport à la nature et leur quête assoiffée de gains. Le Doge et ses conseillers sont dépassés. Pourtant, ils sont rejoints dans cette quête de rédemption par Antonio Vivaldi et par Adolfo Da Ponte, lesquels, par la musique, vont tenter l’impossible en imaginant la partition d’une Cinquième Saison. Celle qui permettra aux Eléments (l’Eau, le Feu, la Terre et l’Air) de rendre leur confiance à une Humanité qui les a maltraités en croyant mettre le Temps sous contrôle. 

Avis : 

Fable contemporaine, qui flirte avec les codes de la dystopie et de l’anticipation pour mieux remonter aux racines d’un passé éblouissant, celui de la Cité des Doges, Venise, autrement appelée « La Sérénissime », et révéler l’impensable. Sa prochaine disparition. Eric Orsenna, amoureux de ses canaux, amoureux de ses églises, amoureux de son prestige, joue d’une partition musicale et érudite, convie au chevet de la grande malade le compositeur Antonio Vivaldi, le Librettiste Da Conte pour tenter de redonner confiance aux éléments sans lesquels nul être vivant ne serait (la mer, le feu, la terre, l’air) et pour que le temps, enfin, accepte de reprendre son cours. Car le temps, brutalement, suite à un accident provoqué par un gigantesque paquebot de croisière sur un canal, a décidé de s’arrêter définitivement. Il en a marre des hommes, de la mondialisation et de ses méfaits, de l’argent et des projets économiques qui sapent le beau et détruisent la nature. Pour les Vénitiens et leurs représentants, c’est un drame, car ils doivent faire en sorte que la Cité ne meure pas tout en présentant des excuses réelles aux Eléments ainsi qu’à ces innombrables forêts qui ont été détruites pour la bâtir. L’auteur jubile à placer dans le comité des dix contemporains des figures de proue de la défense de l’environnement, qu’ils soient philosophes, écrivains et rebelles comme Eri de Luca… 

C’est enlevé, c’est féérique, c’est truffé de références, de personnages et d’évènements historiques, c’est bourré d’humour et de causticité, cela se lit comme un conte que l’on raconte aux enfants, cela s’écoute en musique, cela se regarde comme un film d’aventure. 

Cela se déguste aussi comme un chocolat à l’ancienne du Caffè Florian, qui aurait, pour le narrateur Orsenna et ses comparses, une « influence néfaste », « sans contestation possible » en cas de « consommation excessive ». Attention à ce que cette critique du chocolat ne soit pas dénoncée auprès de La Comédie Italienne, de son fondateur et metteur en scène passionnant et passionné Attilio Magguilli, lequel s’empare du répertoire de Goldoni pour offrir à son public « Des  Dames de qualité ou Les Délices du Chocolat »… pour mieux raconter l’histoire de Venise et de ses Vénitiens. 

Surtout, cela reconnecte l’homme à ce qu’il devrait toujours être : à l’écoute de son environnement et de ses sens, c’est-à-dire dans la capacité d’inventer et de préserver une… Cinquième Saison ! 

 

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