Du cacao et des hommes

15 mars 2025 : 

Résumé : Du cacao au chocolat, il y a tout un monde. Mais ce monde-là n’existerait pas sans le cacaoyer et le planteur qui le cultive. Un retour aux sources s’impose, sources alimentées par l’histoire, la politique, l’économie, la sociologie, la culture, etc.  

Avis : Agrémenté de photographies et d’illustrations (peintures, gravures, sculptures) souvent issues de la collection personnelle de l’auteur, ce récit flirte avec les frontières de l’aventure tout autant qu’il prend une dimension initiatique, une dimension d’apprentissage. 

En sillonnant la planète et en prenant le temps d’explorer, accompagné d’experts tous milieux confondus, les pays producteurs de cacao, dans lesquels il vient surtout dialoguer avec les planteurs, les coopératives et les familles impliquées dans la filière, il créé une œuvre transversale et démontre que données historiques, données scientifiques, données techniques, données économiques et données humaines sont interdépendantes les unes des autres. Et surtout, parmi ces données, il remet l’homme, le planteur, au cœur du processus.  Il dresse le portrait de familles, il ausculte leur généalogie et confronte leur vécu aux aléas politiques, climatiques ou autres qui font de la planète une terre en perpétuelle évolution, quelle qu’elle soit, qu’elle soit regrettable ou pourvoyeuse de bienfaits.

Le lecteur l’accompagne sur le terrain pour humer, pour écouter, pour tâter, pour goûter (presque) et se laisse envoûter par la structure tripartite adoptée pour construire le livre. Le voyage commence dans les berceaux historiques et géographiques du cacao pour se poursuive là où ses métamorphoses se sont développées (en Europe en particulier où le chocolat et les techniques se répandent de pays en pays et) pour se conclure sur la recherche, ENFIN dira-t-on, d’un cacao de qualité et respectueux de l’ensemble de la chaine, à commencer par la valorisation du travail du planteur, l’auteur énumérant un certain nombre de sociétés, d’entreprises et de labels acquis à l’éthique et à l’environnement. 

Bien sûr, il ne saurait conclure son passionnant portrait d’une filière en perpétuelle ébullition – laquelle a, depuis 2012, beaucoup évolué – sans s’intéresser plus précisément à ce que le cacao et le chocolat représentent en France depuis l’introduction des premières fèves sur le territoire jusqu’à aujourd’hui.  

Le lecteur, gourmand, gourmet et qi n’aime rien tant que de déguster tout en enrichissant ses savoirs, est comblé et referme l’ouvrage – un ouvrage qui fait forcément référence pour les férus du bean-to-bar – avec quelques mots de vocabulaire qui s’impriment en lui avec force, tels le « cacao-gomme », « la soupe de cacao », le « balai-sorcière » ou « le mouvement des paysans sans terre », dont on ne dira rien ici des définitions pour entretenir l’envie d’autres lecteurs de se plonger à leur retour dans cette lecture.

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