Résumé : Trois Barcelonaises nées et vivant à des périodes différentes les unes des autres, sont liées indirectement par le biais de leur amour du cacao ainsi que par un objet de collection : une chocolatière de porcelaine ayant appartenu à Madame Adelaïde de France.

 Avis : Le personnage principal de ce roman est un objet mais quel objet : une chocolatière de porcelaine, créée par la manufacture de Sèvres au XVIIIème siècle. C’est cette chocolatière qui, par un destin hors norme et discret, entreprend de raconter l’histoire de ces fèves de cacao venues d’Amérique Latine pour combler les Européens, l’histoire de la production, l’histoire de la fabrication du chocolat et l’évolution des goûts et techniques au fil du temps qui passe. Le monde de l’artisanat chocolatier est fascinant : il est aussi divers qu’il n’existe de cultures et de pays. Le chocolat diffère selon les siècles et selon les us et coutumes. S’il est, en revanche, un cadre qui, lui, ne change que modérément, c’est l’organisation légale de sa fabrication et de sa commercialisation sur un marché donné ou entre marchés. L’auteur a axé ses recherches, naturellement, sur sa ville natale, Barcelone. Elle fait ainsi découvrir au public français le goût immodéré des Ibériques pour la boisson des Dieux venus de l’empire inca, goût conduisant à de sordides complots, des vols, le tout étant mâtiné de machisme à l’égard des femmes. Pourtant, les femmes savent manier la matière et y distiller ce qu’il faut d’épices et de sucres pour réaliser de prestigieuses gourmandises. Suivre les traces de ces trois femmes qui, à un moment donné de leur vie, disposent de cette chocolatière, c’est avoir envie à son tour de se faire un vrai chocolat chaud, pour le déguster avec sérénité, les yeux fermés, l’odorat aux aguets et les papilles repues. Un vrai désir de chocolat que ce roman qui obtient en 2014 le prix Ramon Llull.

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