Résumé :

Stéphanie ne comprend ni ses parents, ni ses copines de lycée, qui sont réglées alors qu’elle ne l’est pas, ni le monde qui l’entoure. Elle ne comprend que son chat Garfunkel. Normal : Stéphanie est une adolescente à la croisée des chemins. Elle se sent délaissée par ses parents qui ne se préoccupent guère de son quotidien et de son devenir. Elle ne sait ni qui elle est, ni ce qu’elle est. Elle joue la rebelle sans l’être, elle mange des trucs qui font genre, et notamment des cornichons au chocolat. Bref, elle aimerait bien n’être pas là où elle est… !

Avis :

Stéphanie, elle écrit comme elle pense et comme elle voit tout ce qui l’entoure. C’est-à-dire un monde qu’elle ne comprend pas, qui l’exaspère autant qu’il la fascine. Parce que Stéphanie, enfin, elle est cette adolescente mal dans sa peau, mal dans son corps et mal dans son esprit. Elle ne trouve pas sa place là où elle est et a l’impression d’être exclue par tous, à commencer par des parents qui ne sont jamais là et qui vivent leur vie comme si elle, elle n’existait pas. Stéphanie, elle ne comprend pas. Elle ne se comprend pas. Elle ne s’aime pas. Elle s’imagine qu’elle sera enfin sereine et heureuse lorsque, comme toutes ses copines, elle aura à son tour ses règles. Et encore, quoiqu’elle en fasse une obsession, elle n’en est pas certaine tellement cette vie lui semble opaque. Alors, pour compenser, elle mange aussi n’importe quoi et en particulier des énormes sandwiches multicouches avec des cornichons, du chocolat, de la moutarde voire de la tomate !

Stéphanie jette sur le papier ses pensées, assène ses conclusions et ses jugements et ne trouve de grâce à personne – et surtout pas de circonstances atténuantes pour sa mère dont elle surprend l’adultère et pour son père, lâche - hormis à sa professeure de musique, Nicole, et au monde de la musique classique, pour lequel elle a le coup de foudre. Ah oui, et aussi pour son chat Garkunkel qui est le seul être vivant à faire corps et âme avec elle. Ses mots sont ceux de la jeunesse. Ils sont populaires, vulgaires, branchés. Elle ne cherche pas l’esbroufe ou le style mais s’attache à l’accent de la sincérité, de la spontanéité et de la franchise. Elle égratigne en s’égratignant elle-même. Et bien sûr, espère que tout cela – mais c’est quoi ce « tout cela » s’arrêtera bien un jour de tourner pas rond… Stéphanie, ou plutôt, Philippe Labro, conclut ses carnets intimes par l’arrivée impromptue, imprévisible, des règles qu’elle attendait obsessionnellement. Contrairement à ce qu’elle pensait, elle n’en conçoit ni étonnement, ni allégresse ni tristesse. Car son adolescence arrive en fin de cycle par la succession d’évènements qu’il fallait qu’elle traverse pour s’initier, enfin, à la maturité et à la lucidité : elle fugue, elle découvre que ses drames personnels sont pathétiques face à la mort de son plus proche ami ; elle perd son chat Garfunkel, qui n’a pas supporté l’aventure à l’extérieur ; elle découvre, surtout, que des adultes peuvent l’aimer pour ce qu’elle est et taire la vérité pour la protéger : sa nounou, qui prend soin d’elle sous des airs revêches, sa mère, qui vient la chercher pour lui expliquer ce qu’il se passe dans la famille, etc. Enfin, Stéphanie passe la première étape primordiale de l’existence, celle qui donne enfin un sens à son avenir… !

NB : Pâtafran’ tiendra au courant ses lecteurs des résultats de son expérimentation des cornichons et du chocolat !

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