Résumé : Bayonne est, au XVIIIème siècle, considérée comme une ville réputée pour la qualité de ses chocolats, les artisans étant en lien avec les producteurs de fèves de Saint-Domingue ou d’autres pays d’Amérique Latine. Mais les intérêts de chacun font s’opposer les chocolatiers de confession chrétienne et ceux qui sont méprisés et discriminés parce que juifs. Et si David Alvarez, sa petite fille Lune et leur entourage parvenaient à prouver que la communauté juive est à l’origine de l’invention des gourmandises dont la haute société se gargarise ?
Avis : Parfum d’aventure que ce roman qui mène le lecteur du sud de la France à Saint-Domingue en passant accessoirement par le Portugal. Parfum de religion que ce roman qui montre que les dissensions, les haines et les discriminations liées à des confessions religieuses ne datent pas d’aujourd’hui. Parfum de capitalisme et d’opportunisme que ce roman qui prouve les assises du commerce et de la concurrence où tous les coups, qu’ils soient légaux ou pas, sont permis pour mettre un terme à des duels d’artisans. Parfum d’amour que ce roman où le chocolat lie les âmes et cœurs entre eux, qu’ils soient chrétiens, juifs, nains, de basse ou de noble extraction. Parfum d’ouverture à l’autre que ce roman où les cultures interagissent entre elles et où, pour ceux qui n’ont pas peur, l’avenir peut s’écrire de l’autre côté de l’océan, dans un autre pays, sous d’autres climats et avec une autre langue. Parfum de paix que ce roman où le chocolat peut se révéler salutaire. Parfum d’histoire que ce roman où, par l’intermédiaire de personnages haut en couleur, intègres et passionnés, on comprend, en dernière partie d’ouvrage, d’où vient ce chocolat conçu au départ comme rituel par les mayas, pour devenir sucré et gourmand pour les Occidentaux que nous sommes. Parfum chocolaté, donc, que ce roman qui méritait son Prix du Cœur de la France en 2003, quoiqu’il soit plus axé sur un pan d’histoire de la communauté juive que sur le chocolat lui-même.