Résumé : Issu d’une famille aisé mais contraint, à la mort de son père et à la reprise de l’entreprise familiale par un oncle opportuniste, Sergipano est contraint à la vie ouvrière et trouve matière à travailler dans une plantation de cacao de la région de Bahia. Il y découvre un quotidien difficile, injuste et sans avenir, concentré sur le cacao, qu’il aime autant qu’il le déteste…

Avis : Un roman court, efficace, qui puise sa force par l’utilisation d’un langage terrien, cru, coloré. Jorge Amado, qui l’écrit alors que sa carrière débute à peine, ne s’encombre pas d’effets stylistiques pour décrire la rudesse du quotidien des ouvriers agricoles des années 30 au Brésil et, plus particulièrement, dans l’Etat de Bahia. Cette rudesse est accentuée par des rythmes de travail épuisants et une misère qui s’étend partout : des huttes insalubres dans lesquelles ils dorment et mangent ensemble, aux contacts méprisants de leurs employeurs, ces « colonels » qui ne pensent que production et rentabilité. Pourtant, la rudesse n’empêche pas la couleur et la chaleur : les cacaoyers sont jaunes, ils donnent fraîcheur lorsque le soleil est au plus haut et les ouvriers forment, entre eux, une communauté d’hommes solidaires les uns des autres, camarades, communistes et collectivistes sans le savoir. Qui, pour se délester de la fatigue, peuvent descendre en ville lorsqu’ils touchent leur maigre paie pour la dépenser immédiatement à boire du tafia, à danser ou à courir la belle. Le cacao, qui, au cours de ces années-là, était encore récolté, séché, torréfié et concassé de manière manuelle, à la force des bras, des jambes et de pieds, fait la richesse et la misère d’une région et des hommes qui lui sont ses obligés. Le cacao est aimé et haï. Il est moyen de subsistance pour les uns et apport de richesse pour les autres.

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